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Des chercheurs ont créé des particules qui se souviennent de leur passé

Une avancée révolutionnaire dans l'informatique quantique

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Au cœur de la quête infinie pour percer les mystères du monde quantique, une percée scientifique récente s’est avérée particulièrement captivante : la création des anyons non abéliens. Ces particules énigmatiques, dotées d’une capacité unique à se remémorer leurs états passés, ont été produites à l’intérieur d’un ordinateur quantique. Cette avancée a le potentiel d’ouvrir de nouvelles perspectives pour sonder en profondeur les phénomènes quantiques et d’éclairer des aspects jusqu’alors inexplorés de la réalité subatomique.

La mémoire subatomique des anyons non abéliens

Les anyons non abéliens, ces particules énigmatiques qui gardent en mémoire leurs positions lors d’échanges, ont été créés au cœur d’un ordinateur quantique novateur. Conçus pour la première fois par le physicien Frank Wilczek en 1982, ces anyons révèlent un comportement d’entrelacement complexe qui perdure, même après des échanges.

Dans l’univers incroyablement complexe des particules subatomiques, les anyons non abéliens se distinguent par leur capacité à conserver une empreinte de leurs positions antérieures. Cette propriété intrigante a permis aux chercheurs de créer des configurations enchevêtrées d’une complexité jusque-là inédite.

La plupart des particules subatomiques sont interchangeables et indiscernables. En revanche, les anyons non abéliens agissent à l’envers de cette logique. Chaque interaction entre ces particules entrelace leurs états quantiques, formant une tresse d’une complexité croissante à chaque échange. Cette particularité offre aux scientifiques une nouvelle dimension pour explorer les propriétés fondamentales de la matière.

L’informatique quantique à la croisée des chemins

Cette réalisation revêt une importance cruciale pour l’élaboration d’ordinateurs quantiques plus robustes. Les scientifiques cherchent parfois à coder l’information dans les systèmes quantiques non pas dans les bits eux-mêmes, mais dans la manière dont les bits sont organisés les uns par rapport aux autres.

Les bits quantiques, ou qubits, les unités fondamentales des ordinateurs quantiques, sont souvent vulnérables aux interférences et aux perturbations. Henrik Dryer, un physicien théoricien chez Quantinuum, et ses collègues ont créé un nouvel ordinateur quantique appelé H2 pour contourner ce problème. H2 capture des ions baryum et ytterbium dans des champs magnétiques puissants avant d’ajuster les ions à l’aide de lasers pour les transformer en qubits. 

En tissant un réseau complexe de qubits entrelacés, les chercheurs ont en quelque sorte créé des propriétés semblables à celles des anyons non abéliens, ouvrant la voie à la résolution de problèmes traditionnels de bruit dans les systèmes quantiques. Cette approche novatrice pourrait potentiellement résoudre l’un des défis majeurs de la stabilité des qubits.

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— © alberto / Wikimedia Commons

Perspectives de recherche pionnières 

Henrik Dryer a souligné : « Cela ne se résume pas à une simple simulation, c’est une réalité. Et cette réalité se fonde sur une définition purement mathématique. » Dryer a comparé la situation à la création d’un cristal possédant les propriétés de la glace, mais sans les molécules d’eau – une analogie qui capture l’essence même de ces anyons non abéliens.

Les chercheurs estiment que ces quasi-particules pourront être exploitées pour des expériences avancées, permettant une exploration plus approfondie des effets étranges qui émergent de l’intrication à grande échelle. Ces expérimentations pourraient non seulement contribuer à l’évolution de la recherche fondamentale en physique quantique, mais également ouvrir la voie à des applications concrètes telles que des systèmes de communication et de calcul quantiques plus puissants et sophistiqués.

L’exploration du monde quantique a franchi une étape cruciale avec la création des anyons non abéliens. Leur capacité à conserver la mémoire de leur passé ouvre des portes insoupçonnées pour la compréhension et l’application de la physique quantique. Les implications s’étendent de la conception d’ordinateurs quantiques plus stables à la révolution des expériences quantiques. 

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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