On conseille souvent de savoir oublier et pardonner. Et si ce conseil paraît banal, il est pourtant parfois complexe à mettre en oeuvre, car pardonner demande d’accepter une blessure faite à notre égo et, loin d’être une preuve de faiblesse, témoigne plutôt d’une force mentale. Au-delà du simple pardon accordé à quelqu’un, le fait d’avoir une personnalité clémente peut avoir un réel impact sur votre santé.
N’oubliez pas de pardonner
Si cela semble particulièrement difficile, il est pourtant toujours possible de pardonner. Vous n’êtes pas d’accord ? Vous pouvez voir cet exemple surprenant : Eva Kor, survivante de l’Holocauste, a publiquement pardonné aux nazis, en expliquant que son pardon “n’avait rien à voir avec la religion ou avec les auteurs du crime, c’est ma façon de me soigner, de me libérer et de m’émanciper”. Elle ajoute ne pas comprendre pourquoi les gens pensent que pardonner est une mauvaise chose.
Ce n’est donc qu’une question de point de vue, mais le pardon, dans l’absolu, n’est pas impossible. Il est aussi parfois question de laisser le temps passer, afin de pouvoir mieux prendre du recul sur la situation et de mieux comprendre quels avantages on peut tirer du fait de pardonner.
Le pardon comme moyen de se soigner
L’idée qu’évoque Eva Kor de se soigner soi-même n’est pas anodine : une étude publiée en 2014 dans le journal Health Psychology montre qu’être capable de se pardonner ses erreurs et de pardonner aux autres permet de se protéger contre le stress.
Le pardon serait une sorte de bouclier, à la fois mental et physique, qui permet d’affronter plus sereinement son environnement. Et, à l’opposé, ne pas pardonner nous enferme dans un stress plutôt intense et impacte donc négativement notre santé mentale et physique.
Loren Toussaint, professeur associé au département psychologie du Luther College en Iowa aux États-Unis, explique par ailleurs que le pardon peut s’apprendre. En effet, si vous ne vous sentez pas prêt à pardonner, sachez qu’avec de l’entraînement et de la réflexion, il sera plus facile pour vous d’excuser vos erreurs ainsi que celles des autres.
Comment arriver à pardonner ?
Karen Swartz, directrice du département médical sur les troubles de l’humeur chez l’adulte à l’hôpital Johns-Hopkins, propose quelques conseils et astuces pour pouvoir accorder son pardon plus facilement :
Méditer sur les évènements qui vous ont fait mal, et comprendre la colère et la douleur qui découlent de ces évènements. Le but est d’accepter ces sentiments et d’ouvrir grand les yeux sur l’impact que cela a pu avoir sur soi.
Avoir de l’empathie pour les personnes qui vous ont fait du mal. Vous devez apprendre à ne pas diaboliser la personne qui vous a blessé, même s’il s’agit d’un ex-petit ami qui vous a heurté. Il ne s’agit absolument pas de justifier son comportement, mais de simplement tenter de remettre les choses dans leur contexte. Mais il ne faut pas attendre quoi que ce soit de la part des personnes qui vous ont blessé : vous n’avez pas besoin de leurs excuses pour réussir à aller mieux.
Totalement pardonner. Oui, cela est difficile, mais pardonner à quelqu’un, même s’il ne vous a jamais présenté ses excuses, est essentiel. Pardonner vous permet de passer à autre chose. Cela implique aussi de se pardonner soi-même. Il est possible que vous pensiez avoir une part de responsabilité dans l’événement qui vous a blessé, et même si c’est le cas, il faut savoir se pardonner ses erreurs. Et vous vous sentirez bien mieux après.
Êtes-vous du genre rancunier ou pardonnez-vous facilement ?
Par Yasmine Amimoussa, le
Source: Curiosity
Étiquettes: stress, empathie, pardonner
Catégories: Sciences humaines, Articles
Quelle connerie, quelle méconnaissance de l’Homme ! Il ne peut y avoir de pardon sans demande de pardon.
Penser le contraire est une forme de déni, de méthode Coué qui ne mène qu’à une chose : refouler le réel.
Le conflit, les blessures, se regardent en face, c’est une relation entre deux êtres qui s’assument.
Le pardon (sa demande) est un mouvement intentionnel qui va de l’auteur vers sa victime et pas l’inverse.
C’est à cette seule condition que le pardon peut être « accordé » ou pas et permettre de commencer à « résoudre le conflit » et à « réparer les blessures occasionnées ».