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Le « paradoxe de l’obésité » n’existe pas

Il s'agit d'une théorie selon laquelle le surpoids serait un bienfait pour la santé du coeur

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— CHAjAMP / Shutterstock.com

L’obésité est souvent associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires et de décès prématuré. Pourtant, certaines études ont suggéré que les personnes obèses ou en surpoids qui souffrent de ces maladies ont de meilleures chances de survie que les personnes de poids normal. Ce phénomène, connu sous le nom de « paradoxe de l’obésité », vient d’être remis en question par de nouvelles recherches.

L’IMC, un indicateur trompeur de la graisse corporelle

L’indice de masse corporelle (IMC) est le rapport entre le poids et la taille. Il est souvent utilisé pour évaluer la quantité de graisse corporelle et le risque de maladies liées au poids. Cependant, l’IMC n’est pas un indicateur fiable car il ne prend pas en compte la répartition de la masse grasse et de la masse musculaire.

Pour réaliser cette étude, John McMurray, professeur de cardiologie médicale à l’université de Glasgow, et son équipe ont analysé les données de plus de 8 400 patients souffrant d’insuffisance cardiaque et présentant une faible fraction d’éjection, c’est-à-dire une réduction de la capacité du cœur à pomper le sang. Ils ont recueilli des informations sur le poids, la taille, le tour de taille et d’autres facteurs de risque des participants.

En se basant uniquement sur l’IMC, les chercheurs ont constaté que les patients en surpoids ou obèses présentaient des taux de mortalité inférieurs à ceux des patients de poids normal. Ils ont toutefois noté que l’IMC n’était pas un bon indicateur de la graisse corporelle. « Nous pensions que l’un des problèmes était la capacité limitée de l’IMC à prédire avec précision le niveau de graisse corporelle d’un patient », explique John McMurray.

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Les dangers de l’obésité pour le cœur et la santé globale

Les chercheurs ont donc utilisé d’autres mesures plus précises de la graisse corporelle, telles que le rapport taille-hanche ou l’indice de graisse corporelle. En tenant compte de ces mesures, ils ont constaté que le paradoxe de l’obésité disparaissait. Au contraire, ils ont montré que les patients obèses ou en surpoids présentaient un risque plus élevé de décès ou d’événement cardiovasculaire que les personnes de poids normal.

Il s’agit de la première étude à prendre en compte l’impact de l’obésité sur la santé cardiaque tout au long de la vie. Sadiya Khan, cardiologue et professeure adjointe de médecine à la Northwestern University Feinberg School of Medicine aux États-Unis, a déclaré : “Le paradoxe de l’obésité a causé beaucoup de confusion et de dommages potentiels, car nous savons que l’obésité comporte des risques cardiovasculaires et non cardiovasculaires.”

Par exemple, l’étude a révélé que les hommes en surpoids âgés de 40 à 59 ans présentaient un risque d’accident vasculaire cérébral, de crise cardiaque, d’insuffisance cardiaque ou de décès d’origine cardiovasculaire supérieur de 21 % à celui des hommes de poids normal. Pour les femmes en surpoids, le risque était 32 % plus élevé que pour les femmes de poids normal.

Les chercheurs soulignent l’importance de maintenir un poids sain pour prévenir les maladies cardiovasculaires et prolonger l’espérance de vie. Outre l’espérance de vie, la qualité de vie est également importante. Un poids sain favorise également la longévité, c’est-à-dire une vie plus longue sans maladie ni handicap. L’objectif est de parvenir à une meilleure santé globale et à un bien-être optimal.

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Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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