Outil de diffusion encore très présent malgré l’essor du numérique, le papier demeure un élément indispensable de notre quotidien. Toutefois, même s’il est recyclé, son utilisation se limite à un seul usage. Une équipe de chercheurs a donc mis au point un étonnant revêtement bleu rendant le papier réutilisable et réimprimable : une innovation qui pourrait avoir un impact important sur l’environnement et la manière de consommer le papier.
De quoi est composé ce revêtement réimprimable ?
Pour pouvoir mettre au point ce revêtement d’un nouveau genre, les chercheurs ont travaillé à partir de deux matériaux différents qu’ils ont réduit à la taille de nanoparticules (c’est-à-dire des particules mesurant entre 1 et 100 nanomètres). Le premier matériau utilisé est un pigment coloré que nous croisons habituellement dans les encres ou sur les plans d’architecte : le bleu prussien. Celui-ci possède la faculté de devenir incolore s’il est en contact avec des électrons supplémentaires.
Quant au deuxième matériau entrant dans la composition de ce papier, il s’agit du dioxyde de titane. Si ce dernier est exposé à la lumière ultraviolette, il libère des électrons. Cette réaction permet au bleu prussien de devenir incolore. Le revêtement peut donc rendre le papier neutre et ainsi être réutilisé. On doit cette découverte à un groupe de recherche à l’Université de Californie en collaboration avec Wenshou Wang de l’Université du Shandong en Chine.
Pourquoi cette solution n’a-t-elle pas vu le jour auparavant ?
Depuis plusieurs années, les scientifiques cherchent un moyen pour pouvoir réimprimer sur un support papier sans passer par la case recyclage. Parmi les alternatives proposées, on trouvait par exemple un mince film de produits chimiques à placer sur le papier et qui change de couleur lorsque celui-ci est exposé à la lumière.
Le problème, tout comme les solutions, ne date pas d’hier. Cependant, elles présentaient de nombreux problèmes récurrents parmi lesquels les coûts élevés de production, la toxicité élevée ou encore les difficultés apparues en cours d’effacement ou quand on souhaitait lire quelque chose sur un papier réutilisé.
Une alternative bénéfique à l’environnement
Si le numérique remplace peu à peu le papier, à l’heure actuelle 35 % des arbres abattus dans le monde sont transformés en papier et en carton. L’industrie des pâtes et papiers est le cinquième plus gros consommateur d’énergie, et il utilise parfois des produits chimiques mais surtout, beaucoup d’eau.
Le procédé utilisé par les chercheurs a l’avantage d’être créé à partir de produits non-toxiques et de réutiliser jusqu’à 80 fois le papier, limitant ainsi l’impact sur l’environnement.
Par Justine Manchuelle, le
Source: The Conversation
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