Une équipe de chercheurs américains a récemment dévoilé une approche permettant de transformer des feuilles de papier ordinaires en interface d’entrée, laissant entrevoir la possibilité de pouvoir un jour interagir avec un smartphone ou un ordinateur en utilisant ce type de matériau.

Imprimer de véritables périphériques d’entrée sur du papier

Dans le cadre de ces travaux présentés dans la revue Nano Energy, des scientifiques de l’université de Purdue ont développé un procédé d’impression permettant d’enduire le papier ou le carton de « molécules hautement fluorées ». Ainsi revêtu, celui-ci devient alors imperméable à la poussière, l’huile et l’eau, ce qui permet d’imprimer plusieurs couches successives de circuits sur une même feuille de papier sans risquer que l’encre ne déborde.

Selon les auteurs de l’étude, ces « zones triboélectriques » sont alors capables de communiquer sans fil et de manière parfaitement autonome, c’est-à-dire sans source d’alimentation externe, grâce à l’impression de capteurs de pression verticale ou horizontale générant de l’énergie au contact du doigt de l’utilisateur.

Dans une première vidéo, l’équipe met en avant le caractère « omniphobe » de son dispositif, tandis que la seconde (ci-dessous) voit l’un des chercheurs utiliser un clavier en papier pour taper une série de chiffres sur un ordinateur portable dont le clavier a été désactivé. Enfin, la troisième séquence (visionnable en fin d’article) montre des commandes interactives permettant de contrôler la lecture audio d’une simple pression (volume, mode muet, passage au morceau suivant ou précédent de la playlist).

De nombreuses applications envisageables

Pouvant être appliquée aussi bien sur du papier que du carton, cette technologie prometteuse se révèle relativement peu onéreuse (les chercheurs évoquent un coût de production d’environ 20 centimes d’euro par unité), flexible et rapide à mettre en œuvre à grande échelle, ce qui en ferait une candidate sérieuse pour le développement d’emballages intelligents.

« Je vois cette technologie comme un moyen de faciliter l’interaction entre l’utilisateur et les emballages alimentaires, afin de vérifier si les aliments sont propres à la consommation, ou pour permettre aux consommateurs de ‘signer’ l’emballage en glissant simplement leur doigt sur la boîte pour s’identifier comme le propriétaire du produit », avance Ramses Martinez, auteur principal de l’étude.

Ne nécessitant pas de source d’énergie externe, de tels dispositifs pourraient également trouver de nombreuses applications dans l’informatique, actuellement explorées par l’équipe. Toutefois, il faudra sans doute patienter encore un peu avant de pouvoir imprimer votre propre clavier Bluetooth en papier.

— © Purdue University / Ramses Martinez

Il y a quelques mois, des chercheurs du MIT et des universités de Bath et de Bristol avaient de leur côté présenté un spray de peinture connectée, permettant de rendre les surfaces interactives.

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