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Découverte du squelette d’un panda géant dans la tombe d’un empereur chinois

Le panda a peut-être été sacrifié pour l'empereur Han Wendi

panda
— © AilieHM / Wikimedia Commons

Les fouilles archéologiques menées dans la province chinoise du Shaanxi ont révélé une découverte extraordinaire, offrant un regard fascinant sur le passé ancien de la Chine. Cette sépulture millénaire, qui abrite les restes de l’empereur Wen de la dynastie Han, renferme non seulement des animaux rares et exotiques, mais aussi le squelette complet d’un panda géant. Il s’agit du premier squelette de ce type trouvé dans un site funéraire ancien.

Des espèces rares dans la sépulture impériale

La tombe impériale de l’empereur Wen de Han, décédé en 157 avant notre ère, a livré une variété stupéfiante de créatures qui étaient ensevelies à ses côtés. Parmi elles figuraient des singes dorés à nez retroussé, des buffles sauvages indiens et des grues à couronne rouge. Le tombeau de la région du Shaanxi en Chine a été fouillé entre 2021 et 2022, et les archéologues ont été surpris par la quantité d’espèces rares qui y ont été trouvées. 

L’une des découvertes les plus remarquables de cette fouille archéologique est le squelette complet d’un panda géant. Dirigée par Hu Songmei, archéologue à l’Institut provincial d’archéologie du Shaanxi, l’équipe de recherche a réalisé une identification minutieuse des restes en les comparant à des spécimens osseux existants, indique Liu Kexin. 

La disposition délibérée du panda dans une fosse sacrificielle, avec sa tête tournée vers la tombe et sa queue orientée vers l’ouest, suggère une signification symbolique profonde. Son cadavre a été placé au sommet d’un bâtiment en briques recouvert de tuiles.

Le panda géant : une découverte sans précédent 

Le squelette appartient à une sous-espèce rare de panda, le panda Qinling, qui se caractérise par sa face plus ronde. Il a été identifié par comparaison avec d’autres spécimens de pandas conservés dans des musées. Le panda a été enterré dans une fosse sacrificielle à l’extérieur du mausolée de l’empereur Wen de Han, qui régnait sur la Chine il y a plus de 2 000 ans.

Les rois de la dynastie Han avaient peut-être une affection particulière pour les pandas. Il est possible que le sud de la Chine, où se trouve l’habitat naturel des pandas, ait fait don de ces animaux. La quantité de trous de sacrifice et la diversité des espèces trouvées dans les tombes du Shaanxi suggèrent que les ours étaient très probablement incorporés dans les sépultures, a déclaré Cao Long, coauteur de l’étude. Les chercheurs prévoient de réaliser des analyses ADN pour déterminer l’origine et l’alimentation des animaux sacrifiés.

Bien que la découverte d’un squelette entier soit exceptionnelle, des sites similaires ont également livré des restes fragmentés de pandas sacrifiés. En 1975, des archéologues creusant près du mausolée de l’impératrice douairière Bo ont découvert la tête d’un grand panda, mais pas son corps. La tombe de Bo a récemment été le théâtre d’observation d’aigles royaux, de cerfs sika et de singes rhésus.

Les significations culturelles et les croyances anciennes

Vers 1250 avant J.-C., la reine guerrière de la dynastie Shang, Fu Hao, a été enterrée aux côtés de 16 sacrifices humains et de six chiens. Outre des centaines de guerriers en terre cuite, la tombe de Qin Shi Huang, premier souverain de la dynastie Qin, contient des os de cerfs, de moutons, de poulets, de poissons et de tortues. 

La pratique de l’inhumation d’animaux aux côtés de personnalités royales était courante dans l’ancienne Chine. Hu Songmei, Cao Long et Zhang Wanwan, les chercheurs derrière cette étude, soulignent que les animaux sacrifiés étaient des symboles de statut social et de rôles dans la société chinoise de l’époque. 

Cette pratique visait à recréer un environnement familier pour les défunts dans l’au-delà, en s’inspirant des jardins royaux et des récits écrits de l’époque. Alors que les gens ordinaires étaient parfois enterrés avec des animaux domestiques, les mausolées impériaux étaient généralement réservés à des espèces plus rares.

tapir

Un tapir disparu en Chine

Outre le panda, les archéologues ont également trouvé le squelette complet d’un tapir d’Asie, un mammifère herbivore noir et blanc aujourd’hui disparu en Chine. Le tapir s’est éteint en Chine il y a environ 1 000 ans, pendant la dynastie Song. Sa présence dans le même tombeau que le panda suggère que les anciens Chinois faisaient la distinction entre le tapir et le panda, qui ont une apparence similaire.

Les textes anciens chinois mentionnent parfois le tapir, mais on ne sait pas s’ils désignaient le mammifère ou le panda. La découverte du squelette de tapir confirme que les Chinois de la dynastie Han connaissaient les deux espèces et les considéraient comme différentes. 

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonianmag

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