Aller au contenu principal
Récemment, une vidéo inquiétante a été partagée. Elle révèle des ouvriers d’entretien en train de marteler la Grande Pyramide de Gizeh. Explications.
Dans cette vidéo, vous pouvez voir deux ouvriers vêtus de gilets jaunes qui utilisent des marteaux et des burins pour casser des blocs de pierre sur la pyramide. Juste au-dessus d’eux, un groupe de touristes les observent sans rien dire. Peu après la publication de ces images, le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités a rapporté qu’aucun dommage durable n’avait été causé au site du patrimoine mondial de l’UNESCO.
« Nous exhortons les citoyens à s’abstenir de propager des rumeurs. Ce qui apparaît dans la vidéo n’est pas un acte de démolition, mais l’enlèvement de matériaux de construction vieux de près de deux décennies, qui n’ont aucune valeur archéologique, pour étendre l’alimentation électrique aux pyramides », a déclaré le ministère dans un communiqué.
Toutefois, ces explications officielles n’ont pas suffi à apaiser le mécontentement de certains qui ont soulevé des questions sur la manière dont le gouvernement égyptien gère ses monuments emblématiques. Ils se demandent aussi pourquoi il a fait appel à une entreprise privée non supervisée pour réaliser cet enlèvement de matériaux. « La scène consistant à briser les rochers de la Grande Pyramide pour créer une extension électrique était une folie absolue », a écrit sur X (anciennement Twitter) Gamal Sultan, un journaliste égyptien.
De son côté, Bassam El-Shammaa, égyptologue, a expliqué que « mener de tels travaux aux heures de pointe, pendant la saison touristique la plus chargée de l’hiver, a été une erreur de gestion de la part de l’entreprise supervisant le projet et de tous les responsables ». « Tout travail sur le plateau de Gizeh, qu’il s’agisse de retirer du béton ou d’installer des lumières, ou même de tout autre travail de construction, doit être soigneusement surveillé car il existe un risque de destruction et de perte de données », a ajouté de son côté Salima Ikram, archéologue à l’université américaine du Caire. « Les constructions sur le plateau doivent être limitées et éloignées des pyramides car elles perturberaient la vue et modifieraient considérablement le paysage. »
Bassam El-Shammaa concluant : « Traiter nos monuments avec négligence nuit à nos efforts de rapatriement, car cela montre que nous ne pouvons pas prendre soin correctement des monuments et des objets que nous possédons. Nous devons donc les gérer avec soin, professionnalisme et expertise pour préserver notre patrimoine. »
Pour aller plus loin, sachez que ce n’est pas l’Égypte qui compte le plus de pyramides.