Demain, il sera peut-être possible d’oublier nos souvenirs les plus douloureux. Une nouvelle étude nous apprend que le cerveau humain nécessite de faire de grands efforts pour oublier, bien plus que pour se souvenir. C’est une avancée considérable dans la compréhension du fonctionnement du cerveau et de sa relation avec la mémoire. Explications.

En quoi cette recherche est-elle innovante ?

Publiée dans le “Journal of Neuroscience”, l’étude a de quoi impressionner. Les auteurs de cette découverte ont d’abord préalablement remarqué que les précédentes recherches qui portaient sur l’oubli ne s’attardaient pas sur toutes les régions du cerveau. Elles se focalisaient sur les régions de “contrôle”, et celles qui traitaient la mémoire. Les chercheurs et auteurs de cette nouvelle découverte ont voulu prendre une nouvelle approche, en se concentrant sur le cortex temporal ventral. C’est une région oubliée des recherches et pourtant riche en utilités. Elle sert notamment au traitement de “l’information sensorielle et perceptuelle”.

Si nous avons tous des souvenirs que nous souhaiterions oublier, comme des conversations honteuses, des actes manqués, certaines personnes doivent vivre le restant de leur existence avec des souvenirs bien plus traumatisants. Les chercheurs s’intéressent à la mémoire car leur permettre d’oublier toute cette partie nocive pourrait représenter un traitement efficace, leur permettant de vivre d’une meilleure manière. Seulement voilà, oublier ces souvenirs est plus difficile qu’il n’y parait, et souvent cela tient de l’ordre de l’impossible. Pour l’instant.

Comment est-on arrivé à ce résultat ?

Afin d’obtenir des données et des résultats intéressants, les chercheurs ont utilisé la technologie de l’IRM sur des participants volontaires. Ils leur ont notamment présenté une série d’images, et ils devaient soit les oublier, soit les mémoriser. À partir de là, les activités cérébrales ont toutes été analysées et les scientifiques ont pu comparer afin de voir les éventuelles différences, dans cette partie précise du cerveau.

Puisque les données étaient trop nombreuses et variées pour tout pouvoir traiter humainement parlant, les chercheurs ont fait appel, comme de plus en plus souvent, à la technologie d’une machine capable d’apprendre des données via un système d’intelligence artificielle. Et, contrairement à ce à quoi les chercheurs s’attendaient, les personnes à qui ils ont demandé d’oublier présentaient une activité cérébrale accrue par rapport à l’autre groupe de personnes qui devait mémoriser.

D’une part, nous avons la confirmation que le cerveau humain est capable d’oublier une information. Également, les chercheurs ont déterminé qu’il est globalement plus facile d’oublier des scènes ou des actes plutôt que des visages humains. Ils estiment notamment qu’un visage est synonyme d’une plus grande quantité d’informations émotionnelles, et que notre subconscient en est alerté. Il rend ainsi l’information plus difficile à oublier. Dans tous les cas, l’action d’oublier est donc bien plus complexe, pour le cerveau, que de mémoriser une information. Les chercheurs souhaitent maintenant étendre cette expérience à plus de sujets…

Pensez-vous que « supprimer » une partie de sa mémoire soit le meilleur traitement possible pour un traumatisme ?

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