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Également appelé le sens commun, on pourrait alors penser que le bon sens est une capacité partagée par tous. Mais ce n’est pourtant pas le cas. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont même montré que le bon sens est en fait une capacité subjective, et donc variable en fonction de chaque individu.

Qu’est-ce que le bon sens ?

Le bon sens fait référence à la sagesse et au raisonnement pratiques et quotidiens que les individus emploient pour naviguer dans leur vie et prendre des décisions judicieuses. Il s’agit d’un amalgame de connaissances partagées, de normes sociales et d’une compréhension fondamentale du monde qui permet aux individus de réagir aux situations de manière sensée et efficace. Le bon sens implique souvent de faire des déductions logiques, de s’appuyer sur des expériences passées et de comprendre les relations de cause à effet.

Un aspect clé du bon sens est son universalité, car il transcende les frontières culturelles et sociétales. Même si les coutumes et pratiques spécifiques peuvent varier, les principes sous-jacents du bon sens restent les mêmes dans les diverses communautés. Autrement dit, le bon sens devrait être une capacité commune pour les êtres humains. Pourtant, il est important de comprendre que le sens commun n’est pas toujours universellement partagé ou appliqué. En fait, le bon sens peut être très variable d’une personne à une autre.

Les chercheurs en sciences sociales de l’université de Pennsylvanie se sont penchés sur ce sujet, et d’après les résultats de leur étude publiée dans la revue PNAS, le bon sens est en réalité moins collectif qu’on ne le pense et est davantage axé sur les perspectives personnelles. En effet, les différences individuelles, les préjugés et les influences culturelles peuvent avoir un impact sur l’interprétation et l’application du bon sens. Cela reste le cas même s’il existe effectivement un ensemble de connaissances véritablement communes à tous.

Un sens quasiment pas commun, finalement

Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont demandé à 2 046 personnes d’évaluer 4 407 affirmations de bon sens provenant de sources multiples, notamment des médias d’information, des courriels de campagne politique et des dictons populaires. Celles-ci allaient d’affirmations factuelles comme « les triangles ont trois côtés » à des affirmations plus abstraites comme « la perception est la seule source de connaissance, ce qui n’est pas perçu n’existe pas ». Il a été demandé aux participants s’ils étaient d’accord avec ces affirmations.

On leur a également demandé d’expliquer leur précédente réponse et d’estimer comment la plupart des autres personnes y répondraient. Ils devaient aussi répondre à plusieurs autres questions, par exemple s’ils pensaient ou non qu’une affirmation concernait la réalité physique ou sociale et s’il s’agissait d’une opinion ou d’un fait. Dans l’ensemble, il a été constaté que ce qui est perçu comme étant du bon sens varie considérablement d’une personne à l’autre, même si c’est moins le cas lorsqu’il s’agit de faits.

En examinant de plus près les raisons des différences dans la perception du bon sens, il est apparu que la façon dont une personne perçoit un sujet peut avoir un impact significatif sur le fait qu’elle pense ou non que quelque chose relève du bon sens. Par exemple, lorsqu’il s’agit de l’expression « tous les hommes sont créés égaux », les personnes qui n’y croyaient pas étaient moins susceptibles de la considérer comme relevant du bon sens. Le niveau de perception sociale a également joué un rôle important. Étonnamment, les facteurs démographiques n’ont pas affecté les variations dans la perception du bon sens.

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