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Chaque enfant évolue à son propre rythme, mais force est de constater que l’acquisition du langage peut être particulièrement précoce chez certains d’entre eux. Si l’on pourrait penser qu’il s’agit d’un phénomène aléatoire, des chercheurs ont montré qu’il existe en fait des facteurs qui influencent la célérité du langage chez les jeunes enfants.

Un rythme différent pour chaque enfant

Le développement du langage chez les enfants est un processus remarquable et complexe qui se déroule au cours des premières années de la vie. Mais la vitesse à laquelle les enfants acquièrent le langage peut varier considérablement. Certains enfants arrivent à parler très clairement dès leur 18e mois, alors que d’autres semblent préférer prendre leur temps pour maîtriser les mots à un rythme plus lent. Alors qu’il existe de nombreuses spéculations sur les raisons pour lesquelles de telles différences existent, les chercheurs de l’université Harvard ont apporté de nouveaux éclaircissements sur ce sujet.

De manière assez étonnante, l’étude a révélé que le nombre d’années nécessaires à un enfant pour apprendre à parler n’a aucun rapport avec l’heure de la journée à laquelle il parle, son sexe, son environnement socio-économique ou même son exposition à plusieurs langues. En fait, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue PNAS, le facteur déterminant qui influence la célérité du développement du langage est l’exposition des enfants aux bavardages des adultes. En effet, les enfants qui entendent plus les adultes parler ont tendance à parler davantage eux-mêmes.

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L’influence des adultes sur le développement du langage

Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont étudié le cas de plus de 1 000 enfants âgés de 2 à 4 ans. Les enfants étaient originaires de 12 pays différents et parlaient 43 langues différentes. Dans le cadre de la recherche, des enregistrements vocaux des enfants ont été réalisés plusieurs fois au cours de leur développement. En tout, les chercheurs ont réalisé quarante mille heures d’enregistrement qui ont été étudiées grâce à l’apprentissage automatique. Les scientifiques ont notamment étudié l’effet de divers facteurs sur le processus d’apprentissage des langues.

Dans l’ensemble, il a été clairement constaté que les enfants qui écoutent davantage les adultes converser commencent également à parler plus tôt. En moyenne, pour 100 vocalisations d’adulte entendues par un enfant en une heure, celui-ci produisait 27 vocalisations supplémentaires. De plus, ce chiffre augmentait de 16 vocalisations avec chaque année de développement de l’enfant. Les résultats ont également montré que les autres principaux prédicteurs du développement du langage à l’échelle mondiale sont l’âge et les facteurs cliniques – tels que la prématurité ou la dyslexie.

Les chercheurs ont constaté que les enfants de moins de quatre ans produisent environ 66 vocalisations supplémentaires par heure avec chaque année de développement. D’un autre côté, les enfants de l’étude qui présentaient un développement du langage non normatif produisaient 20 vocalisations de moins par heure par rapport aux autres. Chaque année, cet écart se creusait d’environ 8 vocalisations par heure. Cette étude est importante car elle montre un nouvel aspect du développement du langage qui pourrait aider les enfants souffrant de problèmes dans ce domaine.

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