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Un comportement inédit vient d’être documenté chez les orques

« Le fait qu’elles soient dépourvues d’appendices comparables à des mains et fassent donc tout cela en utilisant des mouvements corporels délibérés est assez remarquable »

orque
― Tory Kallman / Shutterstock.com

Un spectacle rare chez les animaux marins. Au large de la côte ouest de l’Amérique du Nord, des drones ont capturé les toutes premières images d’orques utilisant des outils.

Sessions de gommage sous-marin

Depuis des années, les scientifiques suivent une population de près de 80 orques évoluant dans le nord-ouest de l’océan Pacifique. En examinant attentivement les séquences vidéo prises par des drones à l’été 2024, Rachel John et ses collègues du Centre de recherche sur les cétacés de l’État de Washington ont observé un comportement inédit, impliquant des algues géantes.

Sur les images, les cétacés saisissaient systématiquement l’extrémité de tiges de kelp à l’aide de leurs mâchoires, afin d’arracher des segments d’une longueur proche de celle de leur museau.

Dans un second temps, les orques utilisaient leur tête pour maintenir ces « outils » contre le corps d’un partenaire et frotter ses flancs. Ces sessions mutuelles de gommage sous-marin pouvaient durer jusqu’à 12 minutes.

« Le fait qu’elles soient dépourvues d’appendices comparables à des mains et fassent donc tout cela en utilisant des mouvements corporels délibérés est assez remarquable », souligne John.

— © Weiss et al. / Current Biology 2025

Renforcement des liens sociaux et hygiène

Selon la chercheuse, les orques étant connues pour se frotter contre les tiges de kelp, pouvant mesurer jusqu’à 30 mètres de long, il est probable qu’il s’agisse d’une variante de ce comportement. « Les liens sociaux au sein de cette population sont extrêmement forts, et nous savons que ce type d’interactions étroites contribue à les renforcer », explique-t-elle.

Si ces séances d’exfoliation impliquaient des individus des deux sexes, aussi bien juvéniles qu’adultes, statistiquement, les cétacés les plus proches génétiquement et en âge étaient plus susceptibles de « kelper » ensemble.

Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology, supposent que de tels soins contribueraient à réduire le risque d’infections cutanées, en particulier durant les périodes de mue.

L’été dernier, les baleines à bosse étaient entrées dans le club très fermé des animaux utilisant des outils de chasse.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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