L’examen des schémas d’usure de la colonne vertébrale ainsi que des os des jambes et du bassin de neuf squelettes humains découverts à travers l’est de l’Europe a permis la mise en évidence des plus anciennes preuves d’équitation connues.
Éclairer les origines de l’équitation
Considérée comme une étape clef dans l’histoire de l’humanité, l’adoption de l’équitation a bouleversé la gestion du bétail, favorisé le commerce et la migration, et également transformé les guerres. « Soudain, vous aviez la possibilité de vous déplacer cinq fois plus rapidement et de transporter des charges jusqu’à dix fois plus importantes qu’auparavant », souligne Martin Trautmann, chercheur à l’université d’Helsinki et auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances.
On soupçonne depuis longtemps que les premiers à avoir domestiqué les chevaux étaient les Yamnayas, originaires de la steppe eurasienne, au nord de la mer Noire et des montagnes du Caucase. Par la suite, ce peuple d’éleveurs de bétail a mené une série de raids sanglants lui ayant permis de coloniser la majeure partie de l’Europe.
Si des traces de lait de cheval, suggérant que les équidés étaient également élevés pour leur viande, ont été découvertes à l’intérieur de pots fabriqués par cette ancienne tribu nomade, on ignore précisément quand ses membres ont commencé à les monter.
Dans l’optique d’identifier des signes d’usure osseuse caractéristiques de la pratique de l’équitation, Trautmann et ses collègues ont procédé à l’examen de 217 squelettes vieux de 3 000 à 7 000 ans, découverts en Bulgarie, en Hongrie, en Roumanie et en Serbie. « À long terme, la pression des muscles et des ligaments liée à la pratique de certaines activités entraîne la formation de marques caractéristiques sur les os auxquels ils sont attachés », détaillent les auteurs de la nouvelle étude.
Des signes distinctifs
Six caractéristiques ont déjà été proposées comme signes distinctifs de la pratique de l’équitation, en raison de leur présence chez de nombreux cavaliers modernes. Notamment l’usure des surfaces supérieures et inférieures de l’ensemble des vertèbres de la colonne vertébrale, liée aux contraintes subies lors de cette activité.
Un autre signe potentiel est la présence d’une zone plus épaisse et rugueuse à la jonction des muscles et des os des cuisses, indiquant une sollicitation intensive de ces dernières.
Selon Trautmann, neuf squelettes d’individus masculins morts il y a 4 500 à 5 000 ans présentaient quatre à cinq de ces six caractéristiques, faisant d’eux les plus anciens cavaliers jamais découverts.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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Catégories: Animaux & Végétaux, Actualités