Parmi les jeux indépendants ayant marqué l’année 2015, un sort du lot. Son nom ? Ori and the Blind Forest. Un conte poétique aux allures féeriques aux influences diverses, premier opus des développeurs de Moon Studios mais aussi et surtout un jeu de plates-formes et d’aventure à la hauteur des plus grandes créations vidéoludiques. SooGeek revient sur l’histoire de cette œuvre magistrale.
L’histoire prend place dans la forêt de Nibel, qui ne doit son existence et son équilibre qu’à l’Arbre des Esprits. C’est un monde magique que découvre le joueur mais qui, dès les premières minutes du jeu, va se transformer à la suite d’une tempête. Durant cette dernière, les pouvoirs de l’arbre, qui lui servaient d’yeux, sont volés et dans le même temps, un esprit orphelin de la forêt nommé Ori rencontre Naru, qui deviendra sa mère adoptive. Se nourrissant de fruits, ils survivent tous les deux, développant une relation forte, presque fusionnelle. Malheureusement, la forêt se meurt et avec elle, la nourriture du héros si bien que Naru finit par en mourir. De nouveau seul, le héros se lance dans une extraordinaire aventure pour sauver ce qu’il reste de la forêt.
Première création de Moon Studios en collaboration avec les studios d’éditeurs et de distributeurs de Microsoft, Ori and the Blind Forest (Ori et la Forêt aveugle) est le résultat de la collaboration de scénaristes, développeurs, designers du monde entier. C’est en 2011 que le développement du jeu débute et il faudra attendre 2014 pour que les premières images soient diffusées. C’est en s’inspirant des jeux qui ont marqué l’enfance des développeurs tels que Super Metroid ou Zelda : A Link to the Past, que Moon Studios créa l’histoire d’Ori.
Leurs influences ne s’arrêtent pas là : on retrouve le travail de Miyazaki dans de nombreux éléments : l’histoire et l’importance que la nature y prend mais aussi les personnages comme Naru, inspiré du célèbre Sans-Visage dans Le Voyage de Chihiro. De la même façon, le studio ne cache pas l’importance qu’ont eue des films des années 90 dans la construction du scénario et c’est ainsi qu’ils revendiquent l’influence du Roi Lion ou du Géant de Fer.
D’un point de vue purement esthétique, Ori and the Blind Forest est une véritable œuvre d’art : chaque plan, chaque décor et chaque personnage transporte le joueur dans un univers magique et poétique. Impossible de rester de marbre devant la beauté de la forêt de Nibel. Dignes d’un tableau de maître, les visuels du jeu mêlent la légèreté de l’environnement à la force de ses couleurs si bien que beaucoup s’accordent pour qualifier cette création comme l’un des plus beaux jeux 2D jamais faits.
Participant grandement aux changements d’humeur du joueur, les images du jeu forcent l’attachement à son monde et à ses héros. Passant de l’émerveillement à la curiosité non sans verser, de temps en temps, une petite larme, nombreux sont les gamers et critiques à avoir encensé la qualité graphique d’Ori and the Blind Forest. Le jeu ne doit cependant pas toute sa qualité à l’aspect visuel mais aussi à sa musique. En effet, c’est accompagné d’une bande-son tout aussi magistrale que le joueur se lance à l’aventure, soulignant les moments forts et émouvants du récit.
C’est donc dans un univers digne des plus grands Miyazaki que le joueur se lance à l’aventure. Incarnant Ori, cet esprit mi-lapin mi-chaton, il est accompagné d’un autre esprit, Seyn, pour remplir sa mission et sauver la forêt. Pour ce faire, il lui faudra récupérer trois éléments et affronter Kuro, la chouette géante responsable de la disparition des yeux de l’Arbre des Esprits.
Autre point fort de ce jeu et pas des moindres, son gameplay : sans être extrêmement original, il reprend une recette qui a déjà porté ses fruits à maintes reprises. A la façon d’un Metroid (le jeu est souvent qualifié comme un Metroidvania, un sous-genre qui emprunte son système de jeu aux jeux Metroid et Castlevania), Ori and the Blind Forest offre la possibilité d’explorer un monde ouvert qui s’étend en fonction des accomplissements du héros. Dans ce jeu, on grimpe, on saute, on double saute, en bref on se promène, attaque et se défend de manière classique sans que cela ne soit lassant.
Classique oui, mais pas pour autant facile. En effet, cette création n’est pas de tout repos et les points et les zones de sauvegarde ne sont pas de trop puisque le jeu devient très imaginatif et surprenant lorsqu’il s’agit de faire mourir son héros. A bonne allure il vous faudra moins de 10 heures pour terminer le jeu et c’est toujours avec une certaine tristesse que l’on quitte Ori, une fois sa quête accomplie. Vous vous en doutez, le jeu a été très bien accueilli dès sa sortie par les amateurs du genre et a reçu de nombreuses récompenses.
Aussi beau que poétique, Ori and the Blind Forest est un conte pour petits et grands qui mettra aussi bien votre âme de gamer à l’épreuve que vos sentiments. Difficile de sortir indemne de sa rencontre avec le héros, les protagonistes ou l’univers créé par Moon Studios tant l’ensemble de l’œuvre est une réussite. Emouvant, inspirant et délicat, tout y est sujet à l’admiration et c’est avec plaisir que l’on participe à l’aventure. Si vous n’avez pas encore rencontré Ori, il est encore temps de le faire sans quoi vous passerez certainement à côté de l’une des plus belles expériences vidéoludiques de la scène indépendante.
Par JJJ, le
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