Une équipe de chercheurs de l’université John-Hopkins cultive actuellement des « mini-cerveaux » en laboratoire, avec l’objectif de les relier afin de former des « bio-ordinateurs » aux capacités uniques.
Exploiter l’intelligence organoïde pour créer des ordinateurs aux capacités uniques
Dans un nouvel article publié dans la revue Frontiers in Science, les scientifiques ont dressé la feuille de route pour une nouvelle forme d’informatique biologique s’appuyant sur les récents progrès de la science et de la bio-ingénierie d’une manière éthiquement responsable. Ces ordinateurs exploitant « l’intelligence organoïde » intégreraient des amas tridimensionnels de cellules souches, visant à recréer la structure et la capacité d’apprentissage unique du cerveau humain.
Si différentes avancées ont été réalisées dans ce domaine émergent au cours des derniers mois, avec notamment des organoïdes ayant appris à jouer à Pong en un temps record et l’implantation de mini-cerveaux humains dans le crâne de souris, la route vers ces « bio-ordinateurs » qui afficheraient une puissance de calcul et une efficacité énergétique sans équivalents s’avère encore longue.
Alors que les mini-cerveaux actuellement cultivés en laboratoire comportent jusqu’à 50 000 cellules, les chercheurs américains estiment que ce nombre devrait passer à minima à 10 millions pour obtenir des machines présentant un avantage significatif par rapport à l’informatique classique. Outre les efforts déployés pour les mettre à l’échelle, l’équipe explore également de nouveaux moyens de faire communiquer les organoïdes entre eux.
« Nous avons développé une interface cerveau-ordinateur s’apparentant à une sorte de casque EEG pour organoïdes », explique John Hartung, auteur principal de la nouvelle étude. « Il s’agit d’une coque flexible densément recouverte de minuscules électrodes qui peuvent à la fois capter les signaux de l’organoïde et lui en transmettre. »
Des implications plus larges
Bien que les possibilités offertes par l’intelligence organoïde commencent tout juste à être effleurées, Hartung et ses collègues estiment que de telles structures pourraient à terme être cultivées et personnalisées afin de traiter les patients souffrant de troubles neuronaux, ou évaluer les effets de certaines substances, telles que les pesticides, sur nos capacités de mémorisation et d’apprentissage.
« Il s’agit simplement de créer la communauté, les outils et les technologies nécessaires pour réaliser le plein potentiel de cette nouvelle forme d’intelligence », conclut le scientifique.
Par Yann Contegat, le
Source: Futurism
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