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Un équipe de chercheurs français a repéré d’infimes ondulations magnétiques dans les profondeurs de notre planète, qui pourraient nous aider à mieux cerner son fonctionnement interne.

Une propagation extrêmement lente

Le noyau terrestre est composé d’une couche interne solide et d’une couche externe faite de métal liquide. La différence de température entre ce cœur brûlant et cette enveloppe plus froide entraîne des courants de convection dans le liquide, avec des particules chargées se déplaçant de façon chaotique pour former le champ magnétique de notre planète.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue PNAS, Nicolas Gillet et ses collègues de l’université Grenoble Alpes ont étudié l’évolution du champ géomagnétique terrestre entre 1999 et 2021, en utilisant des données provenant de satellites ainsi que d’observatoires terrestres. Ces dernières ont permis la mise en évidence de fluctuations autour de la région équatoriale du noyau, se répétant tous les sept ans et dérivant vers l’ouest à une vitesse d’environ 1 500 kilomètres par an.

« Il est fascinant de constater qu’en enregistrant le champ magnétique de la Terre à l’aide de satellites, nous sommes en mesure d’imager ce qui se passe à plus de 3 000 mètres sous nos pieds », souligne Gillet.

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« Ce qu’il est important de savoir, c’est que le champ magnétique dans le noyau évolue sur de très longues échelles de temps », poursuit le chercheur. « On s’est demandé s’il existait une fine couche de roche entre le noyau externe et le manteau qui le recouvre et qui pourrait expliquer les changements du champ magnétique, mais ces observations suggèrent qu’elle n’est pas nécessaire. »

Vers une meilleure compréhension des mécanismes internes de notre planète

Le champ géomagnétique dans les profondeurs du noyau pourrait potentiellement être imagé à l’aide des ondes nouvellement découvertes, et son évolution prédite, améliorant ainsi notre compréhension des mécanismes internes de notre planète.

« Cette étude constitue une avancée passionnante dans notre compréhension du fonctionnement du champ magnétique terrestre sur des échelles de temps inférieures à une décennie », commente Chris Finlay, de l’université technique du Danemark.

Un peu plus tôt ce mois-ci, des chercheurs américains avaient de leur côté mis en évidence une différence de hauteur significative entre les deux « superpanaches » localisés dans le manteau terrestre, susceptible d’influencer l’activité volcanique de notre planète et le mouvement tectonique.

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