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Ces oiseaux venimeux sont armés de l’une des neurotoxines les plus puissantes au monde

Leur chair brûlerait la bouche « comme du piment »

oiseau vénimeux
Siffleur à nuque rousse — © Jerry Oldenettel

L’analyse de plumes d’oiseaux prélevées à l’occasion d’une expédition dans la jungle de Papouasie-Nouvelle-Guinée a révélé que deux espèces communes étaient venimeuses.

Oiseaux toxiques

Le Siffleur de Schlegel (Pachycephala schlegelii) et le Siffleur à nuque rousse (Aleadryas rufinucha) sont les dernières espèces en date à rejoindre la liste des oiseaux venimeux, ainsi que les premières découvertes dans ces îles du sud-ouest de l’océan Pacifique depuis deux décennies. Celles-ci sont armées de l’une des neurotoxines les plus puissantes au monde : la batrachotoxine, qu’elles produisent probablement en consommant de la nourriture toxique (insectes notamment).

Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Molecular Ecology, cette capacité à tolérer, stocker et réutiliser des toxines présentes dans l’environnement serait probablement le fruit de mutations génétiques visant à permettre aux volatiles de se défendre contre des prédateurs situés plus haut dans la chaîne alimentaire.

Découvert pour la première fois chez une grenouille sud-américaine au début du XXe siècle, ce redoutable poison a depuis été documenté chez diverses espèces d’amphibiens et d’oiseaux. De fortes concentrations peuvent s’avérer fatales pour l’Homme, car elles déclenchent de violentes convulsions et finalement la mort en se liant aux canaux sodiques qui contrôlent les impulsions nerveuses.

Siffleur de Schlegel
Siffleur de Schlegel — © iNaturalist

Des réactions désagréables

Si la peau de la plupart des batraciens venimeux contient des niveaux suffisants de batrachotoxine pour provoquer des symptômes mortels, les doses présentes dans les plumes des oiseaux se révèlent nettement plus faibles. Ce qui ne les empêche pas d’entraîner des réactions assez désagréables, à en croire les chercheurs danois à l’origine de la récente découverte.

« Retirer les oiseaux du filet n’est pas vraiment un problème », souligne Kasun Bodawatta, de l’université de Copenhague. « Mais lorsque vous prélevez des échantillons dans un environnement confiné, vous sentez quelque chose dans vos yeux et votre nez. Une sensation similaire à celle que vous éprouvez quand vous coupez des oignons, mais qui est dans ce cas due à un agent neurotoxique. »

Selon le scientifique, les membres de plusieurs groupes locaux auraient indiqué ne pas chasser ces oiseaux, dont la chair brûlerait la bouche « comme du piment ».

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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