Plusieurs centaines d’œufs fossilisés de ptérosaures, dans un excellent état de conservation, ont été retrouvés en Chine, ce qui constitue une incroyable découverte pour le monde de la paléontologie.

 

Une découverte absolument extraordinaire

L’annonce a fait sensation chez les paléontologues : dans la région de Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, 215 œufs fossilisés de ptérosaures ont été extraits d’un gigantesque bloc de roche de trois mètres de long. Et si pour l’instant il n’y en a « que » 215, l’équipe à l’origine de la trouvaille se veut optimiste : « Il pourrait même y en avoir 300, car plusieurs apparaissent enterrés sous ceux qui ont été exhumés », déclare-t-elle.

« IL POURRAIT MÊME Y EN AVOIR 300, CAR PLUSIEURS APPARAISSENT ENTERRÉS SOUS CEUX QUI ONT ÉTÉ EXHUMÉS. » 

Cette découverte, publiée dans la revue Science, a surpris les chercheurs. Alexander Kellner, paléontologue du Musée national du Brésil, affirme : « Comme il s’agit de fossiles extrêmement fragiles, nous avons été très surpris d’en retrouver autant au même endroit. Auparavant, nous en avions trouvé moins de dix ». Ce qu’il faut savoir, c’est que parmi ces 215 oeufs, 16 d’entre eux contiennent des embryons. Les chercheurs vont donc pouvoir les analyser, contrairement aux précédentes trouvailles qui se révélaient trop abîmées par le temps.

Représentation d’oeufs de dinosaures.

Le ptérosaure, un dinosaure volant qui a disparu il y a 66 millions d’années

Ces œufs ne proviennent pas de n’importe quel dinosaure. Ils ont été pondus par des ptérosaures, autrement dit des reptiles volants qui sont nés il y a 230 millions d’années. Ce dinosaure est considéré comme le premier vertébré à avoir volé. Les fossiles découverts en Chine font partie d’une espèce nommée Hampterus tianshanensis. Mesurant 1,20 mètre de haut, et disposant d’une envergure de 3,5 mètres de long avec les ailes déployées, ces terrifiants dinosaures ont disparu à la fin du Crétacé, il y a 65 millions d’années.

En analysant les fossiles, l’équipe de chercheurs a découvert que les os des ailes étaient moins développés que les membres inférieurs du reptile. « Cela montre que quand les ptérosaures naissaient, ils pouvaient marcher, mais pas encore voler. Ils avaient donc besoin de leurs parents, c’est une des grandes découvertes que nous avons faites », indique Alexander Kellner.

Enfin, autre point important : la découverte de ces fossiles nous montre que les ptérosaures pondaient des œufs « souples » (une fine pellicule les recouvrait), à l’instar des lézards. Pour les protéger jusqu’à l’éclosion, les dinosaures volants devaient ainsi enfouir leurs œufs, tout comme les tortues marines.

Dans tous les cas, le paléontologue brésilien Alexander Kellner assure que les découvertes ne font « que commencer ». « Grâce au nombre d’oeufs que nous avons découverts, nous allons pouvoir combler plus de lacunes sur les différentes étapes embryonnaires de cette espèce ». En attendant, pour admirer ces 215 oeufs, il faudra voyager jusqu’au Brésil, puisqu’ils seront exposés au Musée national de Rio de Janeiro.

Le musée national, à Rio de Janeiro.
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