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Une avancée chirurgicale redonne l’odorat à des patients atteints du Covid-19 depuis longtemps

Sur une période de six mois, les capacités olfactives des participants ont montré des améliorations significatives

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— DimaBerlin / Shutterstock.com

Pour la première fois, une petite intervention chirurgicale pourrait offrir une véritable lueur d’espoir aux personnes souffrant de perte d’odorat persistante à la suite d’une infection au Covid-19. Un groupe restreint de patients atteints de Covid depuis longtemps a récemment vu son odorat partiellement ou totalement rétabli grâce à une opération nasale connue sous le nom de septorhinoplastie fonctionnelle (fSRP).  

Une chirurgie nasale détournée pour une nouvelle mission  

Habituellement, la septorhinoplastie fonctionnelle est pratiquée pour corriger des problèmes anatomiques comme une cloison nasale déviée ou d’autres obstructions du nez, permettant aux patients de mieux respirer. Mais ces derniers temps, des recherches ont laissé entendre qu’en plus de faciliter la respiration, cette technique pourrait également améliorer la capacité olfactive des patients.  

Partant de cette hypothèse, une équipe de chercheurs a voulu savoir si cette opération pouvait aussi venir en aide aux personnes victimes de perte d’odorat durable après une infection au Covid-19, un symptôme qui persiste chez un nombre non négligeable de malades.  

Un essai clinique prometteur  

L’étude, publiée dans la revue Facial Plastic Surgery, a réuni 25 adultes, tous affectés par une perte d’odorat d’intensité similaire. Pour mener un essai contrôlé, les participants ont été répartis en deux groupes. Douze d’entre eux ont subi l’intervention chirurgicale (fSRP), tandis que 13 ont servi de groupe témoin, ne recevant aucun traitement.  

Durant les six mois suivant l’opération, l’évolution de leur odorat a été évaluée grâce à un test appelé Sniffin’ Sticks, un dispositif diffusant différentes odeurs pour mesurer la capacité d’une personne à détecter, différencier et identifier des parfums spécifiques. En parallèle, les chercheurs ont aussi mesuré le flux d’air nasal de chaque participant, soit le volume d’air qui circule dans les voies nasales, élément jugé essentiel dans la perception des odeurs.  

Les résultats de l’étude étaient sans équivoque. Tous les patients ayant subi l’intervention chirurgicale ont montré des « améliorations significatives » de leur odorat, tandis que le groupe témoin n’a constaté aucune amélioration, certains ayant même vu leur odorat se détériorer davantage. 

Une nouvelle piste à explorer

Selon les chercheurs, ces progrès sont principalement attribués à une augmentation du flux d’air nasal, favorisant un meilleur accès des molécules odorantes aux capteurs sensoriels. Cependant, le mécanisme précis derrière cette amélioration reste à élucider. L’équipe scientifique envisage désormais de poursuivre ses travaux pour comprendre les éventuels changements neuronaux ou sensoriels qui pourraient se produire après la chirurgie.  

Bien que ces résultats soient encourageants, il est encore trop tôt pour considérer cette intervention comme un traitement standard. Des recherches supplémentaires, impliquant des échantillons plus larges et des suivis plus longs, sont nécessaires pour confirmer son efficacité et sa sécurité. À noter que certains participants ont abandonné l’étude avant la fin des six mois de suivi.

Pour les patients concernés, cette intervention a parfois changé leur vie. Penelope Newman, une participante à l’essai, raconte : « Avant l’opération, j’avais fini par accepter l’idée que je ne pourrais jamais retrouver mon odorat ou mon goût comme avant. Cela semblait catastrophique, et après environ deux ans et demi de parosmie, j’avais complètement modifié mon mode de vie. »

« Depuis l’opération, j’ai redécouvert le plaisir de cuisiner et d’apprécier la nourriture. Je peux maintenant manger de l’ail et des oignons, et les gens peuvent cuisiner pour moi sans problème. Je peux à nouveau partager des repas avec mes amis et ma famille », poursuit-elle. Par ailleurs, on sait enfin pourquoi certaines personnes semblent naturellement immunisées contre le Covid-19.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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