Des mesures détaillées de l’orbite de Mimas indiquent la présence d’un vaste et profond océan sous l’épaisse coquille glacée de la plus petite des sept principales lunes de Saturne.
Un vaste océan souterrain
On a longtemps pensé que Mimas, dont le diamètre se révèle légèrement inférieur à 400 kilomètres, était principalement composée de glace solide et de roche. Cependant, en 2014, des astronomes ont observé des oscillations inhabituelles dans son orbite, ne pouvant être expliquées que par la présence d’un noyau de forme ovoïde ou d’un océan souterrain liquide.
Si de nombreux astronomes avaient initialement rejeté cette seconde hypothèse, arguant que la friction (dûe à l’attraction gravitationnelle de Saturne) nécessaire pour faire fondre la glace autour du noyau de Mimas aurait dû produire des stigmates visibles à sa surface, de nouvelles recherches contribuent à l’étayer.
Publiés dans la revue Nature, ces travaux menés par Valéry Lainey, de l’Observatoire de Paris, et ses collègues ont impliqué l’analyse des données relatives à l’orbite de Mimas autour de Saturne, obtenues par la sonde Cassini de la NASA.
Il s’est avéré que cette dernière avait dérivé d’environ 10 kilomètres en 13 ans, indiquant clairement la présence d’une vaste étendue d’eau sous son enveloppe glacée. Selon les calculs de l’équipe, cet océan global d’une trentaine de kilomètres de profondeur se serait formé il y a moins de 25 millions d’années. « C’est très très récent », souligne Lainey. « Nous assistons plus ou moins à sa naissance. »
Activité récente
Cette activité récente (d’un point de vue géologique) expliquerait l’absence de stigmates à la surface de Mimas et pourquoi la petite lune de Saturne est si différente de ses voisines. En particulier Encelade, abritant également un océan souterrain et dont la forme et l’orbite s’avèrent étroitement similaires à celles de Mimas, mais présentant une activité de surface beaucoup plus importante, caractérisée par l’éruption de gigantesques geysers de vapeur d’eau.
Selon Lainey, des millions d’années de fonte supplémentaire pourraient donner à Mimas un aspect proche de celui d’Encelade.
Globalement, de telles découvertes suggèrent que d’autres planètes et lunes glacées « apparemment mortes » pourraient potentiellement abriter la vie.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: lune, saturne, mimas
Catégories: Actualités, Espace