En analysant les clichés d’une célèbre nébuleuse pris par James-Webb, des astronomes ont fait une découverte déroutante : des dizaines d’objets de la taille de Jupiter semblant défier toute explication.
Jumbos
Grâce à ses puissants instruments infrarouges, le télescope spatial James-Webb s’avère tout indiqué pour scruter les gigantesques nuages de poussière et de gaz qui parsèment le cosmos. Récemment braqués sur la nébuleuse d’Orion, s’étendant sur plus d’une vingtaine d’années-lumière, ceux-ci ont révélé la présence de paires d’objets inattendus, susceptibles de constituer une toute nouvelle catégorie d’entités astronomiques.
L’équipe les a judicieusement nommés « objets binaires de masse jovienne » (JUMBO pour Jupiter-mass binary objects). Formant des paires, ils présentent une masse variant entre la moitié et plusieurs fois celle de la plus grande planète du Système solaire. Leur particularité la plus déconcertante étant qu’ils n’orbitent pas autour d’une étoile mais flottent librement dans le cosmos.
Bien que des planètes errantes aient déjà été découvertes par le passé, le nombre considérable d’objets identifiés (plus de 30 paires) au sein de cette région située à environ 1 350 années-lumière de la Terre soulève d’épineuses questions. Comment se sont-ils formés ? D’où viennent-ils ? Et pourquoi forment-ils si souvent des paires ?
Des origines mystérieuses
Les planètes se forment généralement dans les disques poussiéreux entourant les jeunes étoiles. S’il est toujours possible qu’une partie de billard gravitationnel éjecte certaines d’entre elles dans l’espace interstellaire, la probabilité que cela se produise des dizaines de fois au sein d’une zone aussi restreinte du cosmos s’avère extrêmement faible, sans parler du fait que de telles interactions chaotiques devraient rendre quasi impossible la formation de paires.
Nos connaissances actuelles en matière de formation stellaire et planétaire ne permettent pas d’expliquer ces « Jumbos », qui ne peuvent par conséquent être classés comme des planètes, en dépit de leur taille similaire.
Selon le communiqué de l’Agence spatiale européenne, de futures observations pourraient fournir de nouveaux indices éclairant leur nature, impliquant potentiellement une révision de nos modèles fondamentaux.