Si vous avez la chance de partir sur les zones les plus septentrionales du globe, vous aurez peut être l’occasion de croiser dans le ciel un certain STEVE. Il ne s’agit pas là du nom d’une célébrité locale mais d’une aurore boréale encore méconnue il y a peu. Un phénomène étonnant qui serait pourtant aussi répandu que les aurores boréales classiques.

 

QUELLE EST LA PARTICULARITÉ DE CETTE AURORE BORÉALE ?

Observée pour la première fois en 2015 par des amateurs, STEVE possède tout d’abord comme particularité de ne pas être en forme de « rideaux » comme les aurores boréales traditionnelles. Il prend davantage la forme d’une cascade aux teintes violacées d’où jaillissent des traits verts.

Appartenant bien à une aurore boréale, la cascade et les traits sont apparus à des latitudes plus basses que la moyenne, et les chanceux qui les ont découverts ont profité du spectacle pendant 20 minutes à une heure ! Le phénomène, assez mystérieux dans un premier temps, est très vite devenu un sujet d’étude pour les scientifiques, qui ont découvert ce qui se cachait derrière STEVE.

STEVE LE SAID ?

A l’origine, STEVE doit tout d’abord son nom au groupe Facebook Alberta Aurora Chasers. Celui-ci a baptisé le phénomène ainsi en référence à une scène que l’on peut voir dans le film Nos Voisins les Hommes. Mais les scientifiques ont changé ce prénom en acronyme de Strong Thermal Emission Velocity Enhancement (ce qui signifie Amélioration de la vitesse d’émission thermique élevée). Si le fait qu’il ait un nom qui le rende spécial, STEVE est en réalité un phénomène connu depuis déjà plus de 40 ans.

Il se trouve que STEVE est ce que l’on appelle un SAID, une dérive d’ions sub-auroraux. Une SAID est un écoulement supersonique de particules chargées, ce qui donne à STEVE cette allure de cascade. Un phénomène qui ne se produit toutefois que lors des tempêtes boréales et uniquement lors d’une phase bien précise de cette tempête.

Si elle est connue depuis plusieurs années, cette SAID reste une découverte majeure car c’est la première fois qu’elle est observée à l’oeil nu. La technologie fait que maintenant, il est possible de les observer mais STEVE fait figure d’exception car il a été observé sans aucun matériel particulier.

UN MYSTÈRE RÉSOLU GRÂCE À UN SATELLITE

Le physicien Eric Donovan, de l’Université de Calgary a travaillé sur le cas STEVE ; et pour mieux l’étudier, il a dû faire appel au satellite Swarm, dont la mission est d’étudier le champ magnétique terrestre.

Il a expliqué que lorsque ce dernier « volait droit sur Steve, les données de l’instrument à champ électrique montraient des changements très nets ». Les changements en question incluaient un pic de température de 3000 °C, une vitesse de 6 km/s et une largeur de ruban de 25 km. Étudié depuis l’an dernier, STEVE a depuis fait l’objet d’une étude publiée le 14 mars dans la revue Sciences Advances.

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