anaconda
Eunectes akayima — © Jesus Rivas

De récentes analyses ont montré qu’il existait non pas une, mais deux espèces distinctes d’anaconda vert, génétiquement plus éloignées que l’Homme et le chimpanzé.

Eunectes akayima

Créatures massives aussi fascinantes que terrifiantes, les anacondas sont connus pour attendre patiemment leurs proies, qu’ils étouffent à l’aide de leurs puissants muscles et gobent ensuite tout entières. Jusqu’à présent, quatre espèces différentes étaient connues, la plus grande, l’anaconda vert, étant observée dans les régions tropicales d’Amérique du Sud telles que l’Amazone, l’Orénoque et l’Essequibo, ainsi que d’autres bassins hydrographiques plus petits.

En étroite collaboration avec le peuple indigène Waorani, des chercheurs ont capturé plusieurs spécimens équatoriens, dont le séquençage génétique a révélé d’importantes différences avec Eunectes murinus, que l’on pensait jusqu’à présent être la seule espèce d’anaconda vert au monde.

Décrite dans la revue Diversity, l’espèce nouvellement découverte, baptisée Eunectes akayima, et cette dernière auraient divergé il y a environ 10 millions d’années. Elles se révèlent aujourd’hui distinctes de l’ordre de 5,5 % sur le plan génétique. À titre de comparaison, la différence génétique entre l’Homme et le chimpanzé ne dépasse pas 2 %.

Deux Eunectes akayima en plein accouplement — © Jesus Rivas

« Ces reptiles peuvent atteindre une taille incroyable », explique Bryan Fry, chercheur à l’université du Queensland. « Nous avons trouvé une femelle mesurant 6,3 mètres de long, mais des rapports ponctuels des Waoranis suggèrent que certains spécimens de la région dépasseraient les 7,5 mètres et pèseraient environ 500 kilos. »

Des reptiles menacés

Une telle découverte se révèle cruciale pour la conservation de ces serpents géants, prédateurs de premier ordre jouant un rôle essentiel dans l’équilibre et le maintien de leurs écosystèmes.

Selon Fry, les anacondas et leurs habitats sont de plus en plus menacés par la fragmentation des terres, les feux de forêt, la sécheresse, le changement climatique, ainsi que par la pollution aux métaux lourds.

« Il est urgent de mener des recherches sur la manière dont les produits pétrochimiques affectent la fertilité et la biologie reproductive de ces serpents », conclut le chercheur.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments