Avec les talibans au pouvoir en Afghanistan, les droits des femmes sont très limités et réduits. Mais une femme ne s’est pas laissé impressionner. Niloofar Rahmani a notamment été la première femme à intégrer l’armée afghane. Elle est officiellement la première femme pilote, bien que sa famille ait reçu de récurrentes menaces de mort. Niloofar Rahmani est aujourd’hui reconnue à l’échelle internationale pour sa persévérance, le prix Women of Courage lui a notamment été décerné en 2015. Mais cette exhibition mondiale l’a exposée à de nouvelles menaces très dangereuses. Rahmani a fini par obtenir l’asile aux États-Unis en 2018. Lumière sur cette femme exceptionnelle.

Les droits des femmes sous le régime taliban font partie des sujets les plus discutés dans ce monde. Depuis l’assaut de l’Afghanistan par les talibans, ces tyrans tentent de supprimer l’existence des femmes afghanes dans la société. Depuis, les femmes sont devenues les cibles de leur doctrine barbare. En Afghanistan, la place de la femme dans le milieu professionnel s’efface progressivement, même si elles ont été placées dans des institutions pour devenir plus indépendantes. De leur côté, les nouveaux dirigeants afghans ont établi un régime sexiste visant à éliminer les femmes et les réduire au rang de simples femmes au foyer.

Cette mentalité conduit à l’appauvrissement du pays. Les femmes actives n’ont plus le droit de retourner travailler et même d’être accompagnées par un homme dans les espaces publics. De plus, les talibans ont imposé d’autres règles sexistes envers les femmes, telle que l’adaptation d’un code vestimentaire strict, ou encore l’utilisation des transports publics accompagnés d’un parent masculin. Attristée par la situation, Niloofar Rahmani est sortie de son silence pour lutter contre cette situation et aider les femmes à être respectées.

La première femme à intégrer l’armée afghane

Niloofar Rahmani est née le 27 septembre 1992. Elle est d’origine afghane, mais est issue d’une famille pratiquant la langue persane. Elle a vécu au Pakistan avec sa famille et est retournée à Kaboul vers 2001. Très jeune, elle voulait déjà devenir pilote. Elle a donc passé la majeure partie de son enfance à étudier et à maîtriser la langue anglaise. Son but était d’intégrer la plus prestigieuse des écoles de pilotage en Amérique.

En 2010, Niloofar Rahmani a pu faire partie de ceux qui ont suivi le programme de formation des officiers de l’armée afghane. En 2012, elle obtient son premier diplôme en tant que sous-lieutenant. Durant sa formation, les médecins de l’armée l’ont jugée physiquement inapte au vol. D’ailleurs, elle était la seule femme candidate au programme de l’institut.

Mais Niloofar Rahmani n’a pas baissé les bras. Elle s’est référée aux sœurs Nabizada, deux pilotes d’hélicoptère soviétiques. Elle a donc réalisé son premier vol en solo à bord du Cessna 182. Cela n’a pas assouvi son envie de devenir pilote, de ce fait, elle a intégré l’école de pilotage avancé. Intelligente et déterminée, elle a pu rapidement piloter un avion-cargo militaire : le C-208.

Une vraie militante

Selon la tradition, les femmes pilotes n’ont pas le droit de transporter des soldats morts ou blessés. Pourtant, elle a tenu tête à cette tradition et a ramené des soldats blessés durant un atterrissage pour une mission. À leur arrivée, elle les a immédiatement emmenés à l’hôpital et a fait son rapport à ses supérieurs. Par chance, elle n’a pas été sanctionnée. Bien au contraire, elle a reçu des éloges.

Malheureusement, sa famille a reçu de graves menaces de la part des talibans. Selon eux, Niloofar Rahmani est allée à l’encontre des traditions. En effet, les talibans dénoncent son choix de métier car une femme ne doit, en aucun cas, avoir de telles ambitions. La famille de Rahmani a été obligée de déménager à plusieurs reprises pour échapper aux talibans. Depuis 2013 et les menaces de mort reçues par sa famille, Niloofar Rahmani dénonce fortement le régime taliban. Elle affirme que sa famille est en danger car elle l’a soutenue tout au long de sa carrière.

En 2015, Rahmani a continué sa carrière aux États-Unis après avoir fui l’Afghanistan. Elle est devenue la source d’inspiration de nombreuses femmes afghanes pour avoir dénoncé les agressions qu’elles subissent au quotidien. Selon des sources fiables, les talibans auraient tué une femme car elle n’avait pas porté sa burqa.

Niloofar Rahmani se bat pour les droits des femmes

Rahmani souhaite rejoindre l’armée américaine pour y travailler. Elle souhaite également obtenir la citoyenneté américaine. Son but est de devenir la porte-parole des femmes afghanes. Malgré la peur de mettre sa famille en danger à cause de son total soutien, Niloofar Rahmani a déclaré qu’elle mènera une guerre en l’honneur de la femme.

En 2015, elle a commencé à s’entraîner sur de gros avions comme le C-130 de l’US Air Force. Et en décembre 2016, elle a demandé l’asile aux États-Unis. Pour elle, devenir pilote militaire dans l’armée de l’air américaine serait un immense accomplissement. De ce fait, elle pourrait à la fois aider les femmes afghanes, mais surtout aider sa famille.

Pour obtenir l’asile, elle a été représentée par l’avocate internationale Kimberley Motley. La demande a duré deux ans et Rahmani l’a finalement obtenu en avril 2018. Actuellement, elle vit en Floride avec sa sœur qui tente, par la même occasion, d’obtenir l’asile. Pour le moment, elle travaille en tant que traductrice en persan, en dari et aussi en anglais.

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