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Les restes d’un navire du XVIIIe siècle à l’histoire intrigante refait surface dans les Orcades

Une simple promenade sur la plage s'est transformée en découverte archéologique majeure

Destruction d'un navire

Une découverte fortuite sur une plage isolée des Orcades, au nord de l’Écosse, a récemment permis de résoudre un mystère maritime vieux de deux siècles et demi. Grâce à l’engagement d’une communauté locale et au soutien d’experts en archéologie, un navire disparu depuis la fin du XVIIIe siècle a enfin retrouvé son identité.

Un squelette de bois surgit des sables

En février 2024, un écolier a repéré des restes en bois émerger des dunes sur une plage isolée de Sanday, une île des Orcades au nord de l’Écosse. Cette découverte fortuite, provoquée par une tempête qui avait déplacé le sable, a mobilisé archéologues, scientifiques et habitants. Leur objectif est de percer le mystère de ce navire oublié depuis des siècles.

Après des mois de recherches, il a été confirmé que l’épave correspondait à celle de l’Earl of Chatham, un ancien navire de guerre britannique. Construit au XVIIIe siècle, ce bateau avait participé à des batailles pendant la guerre d’indépendance américaine avant d’être converti en baleinier et de sombrer dans une tempête en 1788.

Malgré son naufrage, Ben Saunders, archéologue marin chez Wessex Archaeology, considère ce navire comme « chanceux ». Selon lui, l’emplacement de l’épave et l’engagement de la communauté locale ont joué un rôle dans sa préservation et son identification. La population de Sanday, forte de 500 habitants, a uni ses efforts pour protéger et étudier les 12 tonnes de bois de l’épave. Des tracteurs ont été mobilisés pour transporter les fragments vers un site sécurisé, où des chercheurs locaux ont commencé à les analyser.

Une enquête historique et scientifique

« Ce projet a vraiment rassemblé les gens », témoigne Sylvia Thorne, l’une des chercheuses bénévoles. « Tout le monde a voulu aider, apprendre, et participer. Beaucoup d’habitants sont devenus de véritables experts ! »

Les chercheurs ont utilisé la dendrochronologie, une technique qui permet de dater le bois en étudiant les cernes des arbres. Cette analyse a révélé que le chêne provenait du sud de l’Angleterre et avait été coupé au milieu du XVIIIe siècle. Ces indices ont permis de remonter aux archives historiques et d’identifier l’épave.

Selon l’archéologue marin Ben Saunders, ce travail d’identification a consisté à écarter les navires dont l’origine, la taille ou l’usage ne correspondaient pas à ceux des fragments retrouvés. À l’issue de ce processus, un seul nom restait en lice : l’Earl of Chatham.

D’un navire militaire à un chasseur de baleines

L’histoire de ce navire est riche en rebondissements. Construit en 1749 à Chichester sous le nom de HMS Hind, il s’agissait à l’origine d’une frégate de 24 canons servant dans la Royal Navy. Il a notamment participé à plusieurs campagnes militaires importantes, comme les sièges de Louisbourg et de Québec, jouant un rôle central dans la conquête du Canada par la Grande-Bretagne. Plus tard, il escorta des convois durant la guerre d’indépendance américaine.

Désarmé et vendu par la marine en 1784, le navire fut renommé Earl of Chatham et reconverti pour la chasse à la baleine dans les eaux du Groenland. À cette époque, l’huile de baleine était une ressource précieuse. Elle était alors utilisée pour alimenter la révolution industrielle, en lubrifiant les machines et en éclairant les rues.

Mais en 1788, lors d’un nouveau voyage vers les zones de chasse arctiques, le navire fut pris dans une tempête au large de Sanday. Heureusement, les 56 membres d’équipage ont survécu au naufrage, un événement que Saunders qualifie de « miracle », soulignant la chance qui semble avoir toujours accompagné ce navire.

Les restes du navire sont aujourd’hui conservés dans un réservoir d’eau douce au Sanday Heritage Centre, en attendant une exposition permanente. Ce projet représente un modèle d’implication communautaire. Les habitants ont joué un rôle clé dans la découverte, la récupération et la préservation de l’épave. Pour eux, cette aventure est une connexion directe avec leur passé maritime. De plus, le changement climatique, en modifiant les côtes et les vents, pourrait révéler davantage de trésors enfouis, comme l’a souligné Ruth Peace, une chercheuse locale. Par ailleurs, avec un simple détecteur de métaux, un enfant de 8 ans découvre une épave vieille de 200 ans.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Independent

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