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Le naufrage du Providentz au XVIIIe serait dû à… l’ivresse de l’équipage

Le navire a coulé au large des côtes norvégiennes dans des circonstances intrigantes

epave
― Public_P / Shutterstock.com

Un navire marchand qui a coulé au dix-huitième siècle au large des côtes norvégiennes livre enfin ses secrets grâce à des recherches récentes. Environ 300 ans après son naufrage, l’épave du Providentz a été retrouvée fin 2020 dans les eaux proches de la ville de Mandal, dans le sud de la Norvège. Les recherches menées cette année ont permis d’obtenir de nouveaux détails sur le navire.

Le navire Providentz

Le Providentz, propriété de la puissante famille Lavit de Cork, avait quitté l’Irlande le 22 septembre 1721, chargé d’une cargaison précieuse comprenant du beurre, du maïs, des céréales et du malt. Destiné à Arendal, en Norvège, le navire était alors un acteur clé dans les échanges commerciaux entre l’Irlande et la Scandinavie

Le 16 octobre 1721, le Providentz est arrivé à proximité de Mandal, où il s’est ancré pour attendre une accalmie météorologique. Deux semaines plus tard, dans des conditions calmes et sous un ciel éclairé par la Lune, un pilote local est monté à bord pour guider le navire hors des dangers côtiers. Pourtant, malgré des circonstances apparemment favorables, le Providentz s’est échoué le 9 novembre, perçant son flanc bâbord sur des récifs. Bien que le navire ait coulé rapidement, l’équipage a réussi à échapper au drame sans pertes humaines.

Les circonstances du naufrage ont fait l’objet d’une controverse dès le début. Le pilote norvégien, qui devait assister le navire, ne s’est jamais présenté au procès qui suivit. Il préféra envoyer une lettre accusant certains membres de l’équipage, y compris le second du navire, d’être en état d’ivresse. Selon lui, cela aurait empêché le navire de manœuvrer correctement. Cependant, l’équipage a rejeté ces accusations, affirmant que l’erreur fatale venait du pilote lui-même, qui aurait confondu les commandes tribord et bâbord, conduisant ainsi le navire vers les récifs.

Révélations des investigations modernes

Les recherches menées en 2023 par Jørgen Johannessen, un archéologue marin du musée maritime norvégien, ont permis d’apporter un nouvel éclairage sur cet incident historique. Selon Johannessen, bien que certains membres de l’équipage aient peut-être été en état d’ébriété, il est probable que la véritable cause du naufrage soit une erreur de navigation de la part du pilote.

Après la découverte de l’épave, Johannessen et son équipe ont entrepris des fouilles pour en apprendre davantage sur le navire. Ils ont déterminé qu’il s’agissait bien d’un vaisseau du XVIIIe siècle, grâce à des artefacts retrouvés, tels que des pipes en terre portant l’inscription « Cork », ville portuaire irlandaise d’où le Providentz était parti. 

L’architecture du navire

En étudiant les techniques de construction, les archéologues ont découvert que le Providentz avait été bâti selon les traditions hollandaises, caractérisées par l’utilisation intensive de rivets et de clous en fer dans la coque. Cette découverte suggère que le navire, bien qu’irlandais par son usage et sa propriété, était d’origine néerlandaise, un détail crucial pour comprendre les relations commerciales de l’époque.

De plus, les chercheurs ont prélevé des échantillons de bois (dendrosamples) pour déterminer la provenance exacte des matériaux de construction du navire. Les analyses ont révélé que le chêne utilisé provenait probablement du nord de l’Allemagne, et que le navire avait été construit vers l’an 1700. 

Selon Sarah Fawsitt, archéologue, il existe très peu d’études sur les épaves de navires marchands irlandais de cette époque, ce qui rend la découverte du Providentz particulièrement précieuse. De plus, la famille Lavit, propriétaire du navire, jouait un rôle central dans la vie politique et économique de la ville de Cork, augmentant ainsi l’intérêt autour de cette découverte. Deux des membres de la famille, Joseph et Walter Lavit, ont même été maires de Cork, et de grands quartiers de la ville portent encore aujourd’hui leurs noms. Par ailleurs, pourquoi n’a-t-on jamais trouvé de restes humains à l’intérieur du Titanic ?

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Newsweek

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