Certains jeux marquent par leur gameplay, leurs histoires, leurs graphismes et d’autres par leur ambiance. C’est le cas de Myst, un jeu d’aventure imaginé par deux frères et publié en 1993. Véritable succès commercial, il marqua l’esprit d’un bon nombre de joueurs à l’orée du XXIe siècle en proposant un univers perturbant et étonnant. Une création épatante à l’origine de tout un genre, dont nous vous racontons l’histoire.
Nous sommes au début des années 90 et Robyn et Rand Miller, deux frères texans, imaginent un jeu novateur assez loin des dernières productions vidéoludiques. Tous deux sont fatigués de voir les contenus à caractères sexuels ou violents se multiplier dans l’industrie et travaillent ensemble sur le concept d’un jeu dépaysant offrant une expérience riche et originale au gamer, basée sur l’interactivité.
Myst sort sur Macintosh en septembre 93 avant d’être porté sur toutes sortes de consoles les années suivantes, jusqu’en 2013 où le jeu sera même adapté à la Nintendo 3DS. Si l’intérêt porté à cette création aura mis du temps à s’essouffler c’est parce qu’elle représentait, à sa sortie, une révolution vidéoludique mettant la réflexion au cœur du gameplay.
En effet, le joueur incarnait un personnage dont il ne savait rien, sinon un surnom : « L’Etranger ». L’histoire de cet homme débute alors qu’il trouve un livre mystérieux : à peine ouvert, l’ouvrage le téléporte dans une dimension inconnue, une île inhabitée sur laquelle il reste bloqué. Seule chance de s’en sortir, retrouver sur les lieux les autres livres qui, à l’instar du premier, permettent à celui qui les ouvre de se téléporter dans d’autres mondes nommés « Ages ». C’est donc en explorant minutieusement l’endroit que le joueur aura une chance de terminer le jeu et chacun de ses choix aura une incidence sur l’évolution de son expérience. De fait, traverser les Âges permet d’en apprendre un peu plus sur le héros, mais aussi sur les mystiques artefacts que sont les recueils disposés sur les niveaux.
Selon le traitement du jeu, l’explorateur pouvait arriver à différentes fins possibles et si la durée de jeu n’avait rien d’extraordinaire, la possibilité de le recommencer pour en comprendre tous les aspects a très vite fait naître un grand intérêt chez le public. De fait, après sa sortie et en quelques semaines seulement, le jeu avait été encensé par les joueurs et les critiques avant de battre des records de ventes. Jusqu’en 2002 et l’arrivée des Sims, il s’agissait du jeu sur PC le plus vendu au monde avec 6 millions d’exemplaires distribués sur CD-ROM.
Sans surprise, d’autres opus virent le jour : quatre suites nommées Riven, Myst III : Exile, Myst IV : Révélation et enfin, Myst V : End of Ages. Une série entrée dans l’histoire du jeu vidéo, complétée par une série dérivée du nom de Uru. Ce dernier jeu, aussi disponible sur PC, nous plongeait dans les mondes inspirés de la saga des frères Miller. Cette fois-ci, c’était en 3D que nous explorions des univers fantastiques, traversant les mondes du jeu à l’aide des fameux livres de liaison.
Vous l’aurez compris, le jeu a marqué son époque et avec des suites, des romans, il a aussi donné son nom à tout un sous-genre du jeu d’aventure, le myst-like. Pour pouvoir se vanter d’en faire partie, les créations devaient pouvoir présenter des éléments semblables à la création des Miller : des mondes fantastiques presque oniriques et peu de dialogues, le tout dans un point’n click d’aventure. Les séries Zork, Atlantis, Schizm ont très vite rejoint les rangs de cette catégorie.
Un jeu innovant, un monde onirique, un gameplay simple et un univers bercé de mystères, voilà en quelques mots comment résumer le premier jeu de la saga Myst. Avec cette création, les frères Miller et le studio Cyan ont marqué l’histoire de l’industrie, pour le meilleur.
Par JJJ, le
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