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Des archéologues découvrent une portion oubliée de la Grande Muraille de Chine

Elle s’étend sur plus de 700 kilomètres à travers la steppe mongole

Pour la première fois, la partie la plus septentrionale de la Grande Muraille de Chine, connue sous le nom de « Ligne Nord », a été cartographiée. Ce qui a permis aux chercheurs d’établir que sa fonction première était bien différente de celle à laquelle on pourrait s’attendre pour un tel édifice.

Une structure s’étendant sur plus de 700 kilomètres à travers la steppe mongole

D’une longueur totale de 6 500 kilomètres, la Grande Muraille de Chine a été construite section par section et se compose de multiples fortifications utilisées à des fins défensives. Les historiens ont longtemps pensé que l’énigmatique « Ligne Nord » (voir tweet ci-dessous), qui s’étend sur 737 kilomètres à travers la steppe mongole, avait également été utilisée pour protéger l’empire chinois Khitan-Liao des armées de Gengis Khan, dirigeant mongol ayant fondé le plus grand empire contigu de l’histoire.

Cependant, de nouvelles recherches publiées dans la revue Antiquity suggèrent que cette portion de la muraille a plutôt été bâtie afin d’assurer la surveillance et le contrôle des tribus nomades qui s’aventuraient régulièrement sur les terres de la Chine impériale.

— zhu difeng / Shutterstock.com

La Ligne Nord a été construite entre 900 et 1300 après J.-C. et se trouve principalement en Mongolie, avec quelques sections en Russie et Chine actuelles. Afin de déterminer sa fonction première, une équipe internationale d’archéologues de l’Académie des sciences de Mongolie et de l’université de Yale a cartographié minutieusement ce segment et a mené une étude détaillée d’une petite partie de la muraille et de ses structures voisines, visant notamment à identifier les techniques et les matériaux utilisés pour les bâtir.

Surveiller les mouvements des populations nomades

« Notre analyse de la muraille suggère qu’elle n’a pas été construite pour se défendre contre de grandes armées d’invasion ou même contre des raids nomades, mais plutôt pour surveiller et contrôler les mouvements des populations nomades et de leurs troupeaux », avance Gideon Shelach-Lavi de l’université hébraïque de Jérusalem.

Il s’est avéré que cette section du mur, construite entre 907 à 1125 après J.-C., était antérieure à Gengis Khan, ce qui soutient l’idée qu’elle ait été construite afin d’étendre l’influence de l’empire Khitan-Liao et contrôler les populations nomades vivant dans les territoires du nord. D’après Shelach-Lavi, sa taille modérée (environ deux mètres), son emplacement sur des zones peu élevées et donc peu stratégiques, suggèrent qu’il s’agissait davantage d’un « outil de politique interne », que d’un moyen de défense.

Les auteurs de l’étude estiment que ces nouveaux travaux pourraient offrir un nouvel éclairage pour d’autres structures anciennes ailleurs dans le monde que l’on pensait à l’origine bâties à des fins défensives, et permettre de mieux comprendre les raisons sous-jacentes poussant actuellement certains pays à bâtir des murs frontaliers divisant les populations.

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