La forte hausse des températures ayant sévi ces derniers jours sur la côte ouest des États-Unis a été à l’origine d’une véritable hécatombe : des milliers de moules ont littéralement cuit dans leur coquille, et les conséquences pourraient s’avérer désastreuses pour l’ensemble de l’écosystème.

Une véritable hécatombe

Au cours de ses années de travail à Bodega Bay, Jackie Sones, coordonnatrice de la recherche de la réserve marine, n’avait jamais rien vu de tel : des dizaines de moules mortes sur les rochers, leurs coquilles béantes et leur chair brûlée. Les températures record ayant frappé la côte californienne en juin semblent être à l’origine de la plus grande vague de mortalité pour les moules depuis au moins 15 ans à Bodega Head, un petit promontoire rocheux situé dans le nord de la Californie. Pire encore, la chercheuse a expliqué avoir reçu des rapports similaires concernant des plages situées à environ 225 kilomètres à la ronde.

Sur place, les mollusques fixés aux rochers ont connu des températures supérieures à 37 °C, grillant littéralement dans leur coquille. Selon Sones, cette véritable hécatombe va probablement affecter le reste de l’écosystème côtier : « Les moules sont connues comme une espèce de base. On pourrait les comparer aux arbres d’une forêt, étant donné qu’elles servent également d’abri et d’habitat à de nombreuses espèces. Lorsque cet habitat de base est impacté, c’est l’ensemble de l’écosystème qui en pâtit. Il est probable que la côte ouest entière ait été frappée par ce phénomène. »

Des phénomènes « de plus en plus fréquents et de plus en plus graves »

Jusqu’à présent, les recherches évaluant la santé des océans portaient principalement sur la hausse de la température de l’eau et les effets de l’acidification sur la vie aquatique. Les scientifiques disposent globalement de moins de données concernant l’impact des vagues de chaleur ponctuelles sur l’écosystème marin. Mais grâce au dispositif mis au point par Brian Helmuth, de la Northeastern University, il sera bientôt plus facile de connaître leurs répercussions. Celui-ci a en effet créé un mollusque artificiel muni de capteurs permettant d’estimer les températures régnant à l’intérieur de leur coquille.

Si le biologiste Christopher Harley, qui travaille à l’université de Colombie-Britannique, avait déjà observé un phénomène similaire à Bodega Head en 2004, il estime cette nouvelle vague de chaleur bien plus meurtrière : « Ces évènements deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus graves. La diminution des populations de moules représente une conséquence claire du changement climatique. Celles-ci se trouvent à la base de l’écosystème côtier, et constituent l’habitat et la source de nourriture de centaines d’autres espèces. »

Des phénomènes similaires ont été observés sur différentes plages de la côte californienne.
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