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Motty, le seul éléphant hybride connu au monde

Né en captivité d'un éléphant d'Afrique et d'une éléphante d'Asie, l'animal n'aurait jamais dû voir le jour

Motty éléphant hybride
— © IceFloeTurtle / Wikimedia Commons

Dans le règne animal, les croisements entre espèces différentes sont rares, mais ils ne sont pas inexistants. Cependant, dans le cas des éléphants, une telle hybridation a produit un spécimen exceptionnellement rare : Motty. Né au zoo de Chester le 11 juillet 1978, il est le seul hybride connu entre un éléphant d’Afrique et un éléphant d’Asie. Ce cas unique a non seulement bouleversé les notions biologiques mais a aussi ouvert de nouvelles voies de réflexion sur les limites de l’hybridation inter-espèce.

Les circonstances inhabituelles de la naissance de Motty

Un éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) et un éléphant d’Asie (Elephas maximus) se croisant dans la nature relèverait de l’imaginaire, compte tenu de la séparation géographique de leurs habitats respectifs. Mais en captivité, où les barrières naturelles sont levées, l’impensable s’est produit. 

Né au Royaume-Uni au zoo de Chester, Motty était le fruit de l’union entre Jumbolino, un éléphant d’Afrique, et Sheba, une éléphante d’Asie. Le choix de son nom n’était pas anodin. Il fut nommé en hommage à George Mottershead, fondateur du zoo. La question du père de l’enfant ne se posait pas lorsque Sheba, la matriarche, est tombée enceinte pour la première fois : Jumbolino serait le seul éléphant mâle de l’enclos commun. 

La singularité de Motty ne s’arrêtait pas à sa naissance. En plus d’être le seul hybride inter-espèce connu parmi les éléphants, il présentait des traits physiques issus des deux espèces. Alors que sa tête et ses grandes oreilles évoquaient un héritage africain, le nombre de ses ongles était typique des éléphants asiatiques.

La complexité de l’hybridation inter-espèce

Même si Jumbolino et Sheba résidaient dans le même enclos, l’idée d’un tel croisement avait de quoi surprendre la communauté scientifique. Les éléphants africains et asiatiques sont plus que de simples espèces différentes ; ils appartiennent à des genres différents. Ce qui accentue leur éloignement sur l’arbre génétique. Compte tenu de la grande distance géographique qui sépare leurs aires d’origine sur deux continents différents, ces deux espèces ne pourraient jamais s’accoupler à l’état sauvage. 

En matière d’anatomie également, les différences sont marquantes. Les éléphants d’Afrique, par exemple, possèdent une peau plus ridée et des oreilles plus grandes, une adaptation à leur habitat chaud, tandis que les éléphants d’Asie sont sensiblement plus petits en taille. D’une épaule à l’autre, les éléphants d’Afrique sont plus grands, mesurant de 3 à 4 mètres, tandis que celle d’Asie ne mesure que 2 à 3,5 mètres. 

L’hybridation, en général, est plus courante entre des espèces étroitement liées. Le cas de Motty est donc une anomalie scientifique, un cas d’étude fascinant pour les chercheurs intéressés par la génétique et l’évolution.

— © Diego Delso / Wikimedia Commons

La vie brève mais importante de Motty

Le destin de Motty n’était pas sans défis. Né prématurément de six semaines, sa santé fragile nécessitait une intervention médicale immédiate. Dix jours seulement après sa venue au monde, Motty succomba à une maladie intestinale grave, connue sous le nom d’entérocolite nécrosante. Les autopsies révélèrent plus tard la présence d’une infection à E. coli, un signe de ses complications de santé.

Il est mort le 21 juillet 1978. Bien que l’éléphanteau soit décédé inopinément moins de deux semaines après sa naissance, il a pu revendiquer le titre peu commun d’« éléphant le plus rare du monde » dans le Livre Guinness des records. Après son décès, son corps a été conservé et est actuellement exposé au Musée d’histoire naturelle de Londres, une dernière épitaphe à sa vie exceptionnelle. 

Motty était plus qu’un simple éléphant. Il était un symbole des possibilités et des limites de l’hybridation inter-espèce. Son existence, bien que brève, a suscité des questions importantes sur la nature de la diversité biologique et les limites de l’hybridation. Pour aller plus loin, voici 6 animaux hybrides qui existent bel et bien.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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  • On se fout du monde
    La race elephant c est la race elephant.
    C est du metissage mais pas melange de race
    Les differences sont de méme nature que entre un chinois et un africain : ce sont des humains non?.
    Quand on croisera un elephant avec un oiseau de couleur : un aigle ça deviendra interessant.
    On ns en dit trop ou pas assez.
    Pendant qu on lit les inepties on ne travaille pas et on ne reflechit pas.
    Le net, web est bourré d inepties

    • C’est écrit clairement dans le texte, on parle ici de deux espèces distinctes de deux genres distincts, c’est comme si un humain avait une progéniture avec un chimpanzé mar exemple. Pour info avant de rétorquer, j’ai une licence en biologie 😉

    • L’ineptie on le lit dans votre commentaire. Ce sont deux espèces différentes. Il n’est pas question de « race ».

    • Un tigre et un lion ne peuvent se reproduire, pourtant ce sont des félins, c’est possiblement la même chose pour les éléphants d’Afrique et d’Asie.

    • As-tu lu leurs noms latins? Si oui tu aurais vu que ce n’est pas du tout ce que tu dis, mais un croisement entre deux espèces cousines donc oui c’est un hybride, pour comparer ce serait plus comme un bébé humain/orang outang