Alors que l’on pensait que les conditions régnant au sommet des volcans glacés de la Puna de Atacama, souvent comparées à celles de Mars, s’avéraient trop extrêmes pour les mammifères, de nouvelles recherches démontrent le contraire.
Momies murines
Les chercheurs ont commencé à trouver des cadavres de souris lors d’expéditions sur les sommets andins dans les années 1970. S’il avait été initialement supposé que les rongeurs avaient potentiellement été sacrifiés par les Incas sur ces sites considérés comme sacrés, en 2020, une équipe avait capturé un premier spécimen vivant, appartenant à l’espèce Phyllotis vaccarum.
Au cours d’une récente mission, la même équipe a identifié plusieurs spécimens momifiés de souris à oreilles foliaires jusqu’à 6 700 mètres d’altitude, repoussant ainsi les limites physiologiques de la vie vertébrée. « Le fait que des souris vivent à de telles altitudes démontre que nous avons sous-estimé les tolérances physiologiques des petits mammifères », souligne Jay Storz, auteur principal de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology.
Jusqu’à présent, un total de 13 momies de rongeurs ont été identifiées sur trois sommets volcaniques des Andes. La datation au radiocarbone des dépouilles a montré que les spécimens les plus récents avaient quelques dizaines d’années, quand l’âge des plus anciens atteignait 350 ans.
Visant à identifier de potentielles variations génétiques entre les souris à oreilles foliaires des basses, moyennes et hautes terres du désert d’Atacama, les analyses ADN réalisées n’ont pas révélé de différences significatives entre ces trois populations.
Des rongeurs prospérant à très haute altitude
Associées à la récente révélation de nouveaux spécimens vivants et à la présence de terriers dans d’autres régions élevées de la Puna de Atacama, ces découvertes suggèrent que l’espèce ne se contente pas d’explorer les sommets volcaniques, mais y prospère.
La prochaine étape consistera à dresser la liste des potentielles adaptations physiologiques permettant à ces minuscules rongeurs d’évoluer dans ces environnements quasi stériles, où les concentrations d’oxygène atmosphérique s’avèrent environ 50 % plus faibles qu’au niveau de la mer.
Par Yann Contegat, le
Source: ZME Science
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