
Dans les temps anciens, il existait de nombreuses pratiques médicales absolument barbares, et parmi elles figure la consommation de poudre de momie humaine. Considéré comme un remède très efficace pour diverses maladies au cours du Moyen Âge, il semblerait que l’origine de la consommation de ce produit soit un simple malentendu.
Qu’est-ce que la poudre de momie ?
Également connue sous le nom de « mumie » ou « mumia », la poudre de momie est – comme son nom l’indique – une substance médicinale sous forme de poudre dérivée de restes humains momifiés. De manière assez étonnante, l’utilisation de poudre de momie comme remède pour diverses maladies ne vient pas d’Égypte, mais de l’Europe médiévale. Du XIIe au XVIIe siècle, des médecins de toute l’Europe prescrivaient de la momie en poudre comme remède contre des maladies allant des hémorragies internes aux maux de ventre en passant par l’épilepsie et la mélancolie.
Malgré les vertus presque miraculeuses que l’on attribuait à la poudre de momie, force est de constater qu’elle a fini par disparaître du paysage, et cela n’est même pas dû au fait qu’il s’agit d’un produit obtenu par le biais de cadavres humains. En fait, au fur et à mesure que les connaissances sur la médecine ont évolué, il a été constaté que la poudre de momie n’avait pas de véritable pouvoir curatif et que tout l’engouement qui l’entourait provenait de simples croyances. La question est de savoir comment de telles croyances ont pu prendre racine et persister pendant plusieurs siècles.
Tout a commencé avec une erreur de traduction
Il semblerait que tout ait commencé par une simple erreur, et cette erreur concernait la traduction en latin du terme « mūmiyā » provenant de divers textes médicaux issus du monde arabe. Dans l’Empire perse, la mūmiyā désignait en réalité une substance naturelle semblable à de l’asphalte trouvé dans les montagnes perses. Les érudits européens du Moyen Âge ont cependant confondu à tort ce terme avec le mot « momie », et ils ont conclu que la poudre blanche qui portait ce nom était une substance exsudée de corps conservés dans des tombes égyptiennes.
C’est cette erreur combinée à la fascination des Européens pour la culture égyptienne qui a octroyé à la poudre de momie toute sa popularité. Ainsi, toute l’Europe occidentale a fini par croire que la chair de momie possédait des propriétés curatives en raison de sa résistance à la décomposition. Cette tendance médicale européenne a eu des impacts désastreux en Égypte. Cela a notamment causé une explosion des pillages des tombes égyptiennes et du commerce de momies. La demande était telle que cela a donné naissance à un commerce florissant de fausses momies.
Heureusement, l’importance accordée à la science empirique a commencé à croitre au XVIIe siècle, et les médecins et d’autres érudits ont commencé à remettre en question l’idée selon laquelle des tissus humains préservés peuvent guérir les vivants de quelque maladie que ce soit. En plus de cela, la mentalité populaire a aussi commencé à évoluer, et le public a commencé à être repoussé par l’utilisation de restes humains dans leur vie. C’est ainsi que l’utilisation de la poudre de momie a commencé à décliner, puis à finalement disparaître définitivement.
Par ailleurs, la momie enceinte et atteinte d’un cancer n’était en fait ni l’un ni l’autre.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
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