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Le groupe M12, filiale de capital-risque de Microsoft, a récemment annoncé avoir cédé sa participation minoritaire dans AnyVision, une start-up israélienne spécialisée dans la reconnaissance faciale, et déclaré qu’elle ne réaliserait plus d’investissements dans des sociétés vendant ce type de technologies. Explications.

Le partenariat Microsoft-AnyVision avait fait l’objet de vives critiques

Microsoft a décidé de retirer sa participation dans la start-up israélienne AnyVision, s’étant retrouvée au cœur de la polémique fin 2019, après qu’un reportage de la chaîne NBC l’a accusé d’utiliser la reconnaissance faciale pour une surveillance massive des Palestiniens en Cisjordanie. Lors de son investissement de 74 millions de dollars en juin dernier, le géant américain avait déjà fait l’objet de vives critiques, avec de nombreux observateurs estimant que la politique de la start-up était contraire aux principes éthiques de Microsoft.

La firme de Redmond avait par la suite engagé l’ancien procureur général américain Eric Holder, du cabinet d’avocats Covington & Burling afin d’examiner les allégations concernant AnyVision, qui avait reconnu que sa technologie était utilisée aux postes de contrôle frontaliers entre Israël et la Cisjordanie, mais nié que celle-ci était utilisée dans le cadre d’un programme de surveillance de masse.

Dévoilé ce vendredi sur les sites web du groupe M12 et d’AnyVision, l’audit a estimé que « la technologie d’AnyVision n’a pas été et n’est pas encore utilisée pour un programme de surveillance de masse en Cisjordanie, comme l’ont prétendu les médias. En tant que tel, Covington n’a pas pu prouver une violation de l’engagement de la société de portefeuille de Microsoft Global Finance sur la reconnaissance faciale. »

Fin des investissements minoritaires dans des sociétés vendant des technologies de reconnaissance faciale

Néanmoins, Microsoft a décidé de se défaire de sa participation minoritaire dans AnyVision et indiqué mettre fin aux investissements minoritaires dans toute société spécialisée dans le commerce de technologies de reconnaissance faciale.

« En apportant un changement global à ses politiques d’investissement pour mettre fin aux investissements minoritaires dans les entreprises qui vendent des technologies de reconnaissance faciale, Microsoft a réorienté son attention vers des relations commerciales qui lui permettent de mieux surveiller et contrôler l’utilisation des technologies sensibles », a notamment précisé le groupe M12 dans un communiqué.

En décembre 2018, la firme américaine avait appelé les gouvernements à créer d’urgence des lois pour réglementer l’utilisation de la reconnaissance faciale, afin d’en limiter les dérives. À l’époque, Brad Smith, directeur juridique de Microsoft, avait notamment estimé qu’il était indispensable de s’assurer que « l’année 2024 ne ressemble pas à une page du roman 1984 ». Ce qui n’avait pas empêché la société de s’opposer début 2020 au moratoire de cinq ans proposé par la Commission européenne sur l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale, qui n’avait finalement jamais été adopté.

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