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Ce procédé de mémorisation aborigène fonctionnerait mieux que celui de Sherlock Holmes

Selon une étude, cette technique améliore trois fois plus la mémorisation, contre deux fois plus pour le palais de la mémoire

— Benny Marty / Shutterstock.com

Lorsque l’on pense aux anciennes tribus aborigènes, on aurait tendance à penser que ce sont des populations moins évoluées intellectuellement que les êtres humains qui ont plus récemment vécu. Ce n’est pourtant pas le cas, puisque les membres de ces tribus ont démontré à de nombreuses occasions leur intelligence et leur ingéniosité. C’est notamment le cas avec ce procédé de mémorisation particulièrement efficace.

Une technique encore plus efficace que la célèbre méthode de mémorisation de Sherlock Holmes

Selon les chercheurs de l’université Deakin en Australie, une très ancienne technique de mémorisation développée par les Australiens aborigènes serait encore plus efficace que la méthode des loci. Mieux connue sous le nom de « palais de la mémoire », la méthode des loci est également une technique de mémorisation des données. Elle a été initialement inventée par les savants de la Grèce antique, mais a été rendue célèbre par la série Sherlock Holmes de la BBC. Le principe de base de cette méthode est de visualiser un espace bien connu – comme votre maison par exemple – et d’y associer chaque élément nouveau dont on veut se souvenir. L’efficacité de cette méthode a été confirmée par des concours de mémoire et par des examens IRM.

En ce qui concerne cette méthode de mémorisation héritée des aborigènes australiens, son principe consiste également à relier mentalement une information à un lieu ou à un objet physique. Ce qui la différencie de la méthode des loci, c’est l’incorporation de la narration. L’ajout de la narration s’explique notamment par le fait que dans la culture autochtone, la transmission du savoir et de l’histoire repose sur la tradition orale. Pour l’instant, les chercheurs ne sont pas certains que l’ajout de la narration est ce qui permet de rendre cette technique de mémorisation aborigène plus efficace. Quoi qu’il en soit, il a été mis en évidence que la méthode est très efficace.

Une méthode qui s’avère plus agréable à utiliser

Pour prouver cette efficacité, l’équipe de recherche a formé trois groupes au hasard avec 76 étudiants en médecine fréquentant le campus Churchill de Monash, dans la région rurale de Victoria. Chaque groupe d’étudiants a respectivement suivi une formation de 30 minutes sur le palais de la mémoire ou les techniques autochtones. Le groupe témoin a juste regardé une vidéo au lieu de suivre une formation, a rapporté IFL Science. Il a notamment été demandé aux étudiants de mémoriser 20 noms communs de papillons en 10 minutes avant de subir un premier test sur le sujet. Un deuxième test a été réalisé 30 minutes après le premier et après avoir appris la technique qui leur a été assignée pour mémoriser la liste, avec un même délai de mémorisation de la liste de 10 minutes.

Les résultats obtenus ont démontré que toutes les méthodes ont permis d’avoir une meilleure mémorisation de la liste, mais la méthode autochtone était la plus efficace. Il a en effet été observé que les étudiants qui utilisaient la technique autochtone de mémorisation étaient près de trois fois plus susceptibles de se souvenir correctement de la liste entière qu’ils ne l’étaient avant la formation. Les étudiants utilisant la méthode des loci étaient environ deux fois plus susceptibles d’obtenir un score parfait après l’apprentissage, tandis que le groupe témoin s’est amélioré d’environ 1,5 fois par rapport à leur performance avant l’apprentissage. Les résultats détaillés de l’étude ont été publiés dans la revue PLOS One.

Outre les mesures d’efficacité de ces méthodes de mémorisation, les chercheurs ont également effectué un sondage d’appréciation. Les résultats obtenus ont montré que la méthode de mémorisation des aborigènes était considérée comme étant plus agréable à utiliser, a rapporté The Science Times. Cette technique a en effet été évaluée comme étant « à la fois un moyen de se souvenir des faits, mais aussi comme moyen d’en apprendre davantage sur la culture autochtone », a expliqué le Dr Reser, auteur principal de l’étude.

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