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L’impact d’une météorite géante a peut-être favorisé les débuts de la vie microbienne sur Terre

Les impacts de météorites n'étaient pas seulement des événements destructeurs, mais aussi des facteurs de résilience et d'émergence de la vie

Meteorite Vie
— solarseven / Shutterstock.com

Alors que les météorites sont souvent associées à des événements cataclysmiques d’extinction, certaines d’entre elles pourraient paradoxalement avoir contribué au développement de la vie sur une Terre encore jeune et en pleine évolution. Selon une nouvelle étude publiée dans la revue PNAS, l’impact d’une gigantesque météorite il y a 3,26 milliards d’années, 50 à 200 fois plus grosse que celle qui a anéanti les dinosaures, pourrait avoir joué un rôle crucial dans l’apparition de la vie microbienne, seule forme de vie présente à l’époque.

L’empreinte d’un impact colossal sur la Terre primitive

Les chercheurs, dirigés par Nadja Drabon, professeure adjointe en sciences de la Terre et des planètes à l’université Harvard, ont analysé les traces d’un impact météoritique survenu durant l’ère archéenne, dans ce qui correspond aujourd’hui à l’Afrique du Sud. À cette époque, la région se trouvait dans un environnement marin peu profond, permettant aux géologues d’examiner des roches anciennes exceptionnellement bien conservées. 

Parmi ces roches, ils ont découvert des sphérules, de petites formations sphériques en verre créées par la chaleur intense dégagée au moment de l’impact, ainsi que des conglomérats, des roches constituées de fragments d’autres roches, formés par un gigantesque tsunami qui aurait bouleversé le plancher océanique.

L’impacteur, estimé entre 37 et 58 kilomètres de diamètre, était probablement une chondrite carbonée, un type de roche spatiale primitive riche en matière organique. La collision aurait non seulement provoqué un tsunami global, mais également obscurci le ciel avec des poussières projetées dans l’atmosphère, réduisant ainsi la lumière solaire. De plus, la chaleur intense engendrée aurait fait bouillir les couches supérieures de l’océan, rendant temporairement l’environnement invivable pour toute forme de vie existante.

Une renaissance microbienne favorisée par des conditions inédites

Malgré cette dévastation initiale, la vie microbienne aurait survécu et même prospéré après cet événement. Les scientifiques ont constaté que l’impact aurait libéré dans l’océan des éléments essentiels à la vie, tels que le phosphore et le fer, qui étaient rares à l’époque. Ce phosphore, un minéral clé pour les processus biologiques, était encore peu présent dans les océans archéens, contrairement à aujourd’hui où il provient de l’érosion des roches continentales. Cette météorite aurait ainsi pu injecter des centaines de gigatonnes de phosphore dans les mers, offrant une source précieuse pour les microbes.

Quant au fer, bien que déjà abondant dans les océans profonds, il manquait dans les eaux peu profondes où la vie se concentrait. En brassant les océans, le tsunami causé par l’impact aurait redistribué le fer vers les zones moins profondes, fournissant un nouvel apport de nutriments aux microbes. Les couches de roches rouges découvertes dans les dépôts au-dessus de la couche d’impact témoignent de cet apport massif de fer, modifiant ainsi les conditions environnementales de manière significative.

L’impact des météorites sur l’évolution de la vie

Cette étude permet de comprendre comment la vie microbienne aurait émergé et évolué dans des conditions extrêmes sur une Terre jeune fréquemment frappée par des météorites. Selon les géologues, durant l’ère archéenne, des impacts de météorites de grande taille se produisaient au moins tous les 15 millions d’années, chacun ayant potentiellement une influence sur les formes de vie présentes. Ces événements auraient pu agir comme des catalyseurs pour la diversification des microbes.

Nadja Drabon compare ces impacts à l’extinction des dinosaures, qui a ouvert la voie au développement des mammifères et, par extension, de l’humanité elle-même. De même, les collisions de météorites anciennes pourraient avoir façonné l’évolution des microbes, en sélectionnant ceux qui pouvaient s’adapter aux nouvelles conditions créées par chaque impact.

Par ailleurs, découvrez Fukang, la météorite d’une beauté inouïe.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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