Archipel de l’Atlantique Sud situé à environ 400 kilomètres au large de l’extrémité orientale de la Terre de Feu, les Malouines se trouveraient sous la menace de tsunamis causés par des glissements de terrain sous-marins, selon ces nouveaux travaux menés par des chercheurs britanniques.
La menace des glissements de terrain sous-marins
Des scientifiques de l’université Heriot-Watt et du British Geological Survey ont récemment repéré des preuves de glissements de terrain sous-marins préhistoriques dans la fosse des Malouines. Selon l’étude, publiée dans la revue Marine Geology, ceux-ci étaient tous localisés au même endroit et auraient été provoqués par le Front Subantarctique, branche de l’un des plus puissants courants marins au monde.
Les glissements de terrain sous-marins se produisent lorsque de puissants courants (jusqu’à 50 millions de mètres cubes d’eau par seconde) entrainent l’accumulation de sédiments sur le talus continental (situé entre 400 et 1 000 mètres sous la surface et assurant la liaison entre le plateau continental et l’océan profond) et leur affaissement/effondrement. Ces récents travaux révèlent que des sédiments se sont à nouveau accumulés sur le site de Burdwood Drift, fragment de croûte continentale s’étant détaché de la Patagonie il y a environ 30 millions d’années, dont la pente s’avère particulièrement abrupte.
À l’heure actuelle, les chercheurs ne sont pas en mesure de prévoir précisément lorsque le prochain effondrement se produira, mais ils estiment celui-ci inéluctable.
Une véritable « échographie de la Terre »
Bien que la plupart des tsunamis majeurs, comme celui survenu le 26 décembre 2004 dans l’océan Indien ou ayant frappé le Japon en 2011, soient causés par d’importants tremblements de terre sous-marins, certains peuvent également être provoqués par des glissements de terrain. Ce fut notamment le cas il y a 8 000 ans en Écosse, où le tsunami généré avait inondé une bonne partie du territoire, en 1998 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, et plus récemment à Sulawesi (Indonésie) en 2018.
« Nous avons utilisé des données sismiques pour voir les différences de densité des sédiments offshore », avance Uisdean Nicholson, géologue sédimentaire à l’université Heriot-Watt. « Cela nous a permis d’obtenir une belle image des corps sédimentaires en trois dimensions, s’apparentant à un échographie de la Terre. »
Après avoir localisé l’endroit où s’étaient produits les glissements de terrain sous-marins, l’équipe a utilisé la modélisation numérique pour vérifier s’ils pouvaient générer des tsunamis dangereux et si de futurs glissements de terrain présenteraient un risque pour les îles Malouines au nord.
« Les glissements de terrain repérés dans la fosse des Malouines ne sont pas récents, mais c’est un autre exemple de glissements de terrain sous-marins à un endroit où nous ne nous serions pas attendus à les trouver », concluent les auteurs de l’étude.
Par Yann Contegat, le
Source: The National
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