Sur les sept espèces de tortues marines, six de la superfamille de Chelonioidea et une de la superfamille Dermochelyidae sont vulnérables ou en danger critique d’extinction. Ces animaux marins fragiles et très sensibles font partie de la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Le principal responsable ? L’Homme et son activité, extrêmement dangereuse pour ces reptiles. SooCurious vous expose les différentes menaces pesant sur les tortues de mer.
Dès leurs premiers jours sur terre, les tortues marines sont menacées de toutes parts. Si ces reptiles à carapace pondent à chaque fois une centaine d’œufs, on estime qu’en moyenne un seul de ces œufs survivra jusqu’à l’âge adulte. Tout d’abord, les prédateurs tels que les requins, les crabes, les renards ou les mouettes en sont très friands. Mais leur extinction est en grande partie due à l’activité humaine. L’UICN, WWF et d’autres ONG luttent quotidiennement pour préserver ces espèces en danger. Néanmoins, si les efforts pour les protéger ne sont pas assez efficaces, certaines espèces pourraient totalement disparaître, à l’instar de la tortue luth et de la tortue verte.
Les produits chimiques et les marées noires
La pollution marine, et plus particulièrement les marées noires, a de graves conséquences sur la santé des tortues de mer. Les engrais, les pesticides, les métaux toxiques et autres produits chimiques, rejetés dans la mer par les industries ou les bateaux, sont extrêmement dangereux pour la faune et la flore marine. En cas de marée noire et en remontant à la surface de l’eau, les tortues se retrouvent engluées par le pétrole qui se colle à leurs yeux, leur peau et à leurs poumons. Les produits chimiques se retrouvent également dans leur nourriture, telle que les algues. D’ailleurs, le pétrole est responsable de la disparition de ces végétaux marins, pourtant essentiels dans l’alimentation des tortues.
Les prédateurs
Avant même leur naissance, les tortues sont en grave danger. En effet, laissés sans surveillance, les œufs et les nids sont pillés par des renards, des petits mammifères, et même par certains insectes ! Une fois sortis de leur coquille, les nouveau-nés sont de nouveau la cible des prédateurs tels que les chiens, les oiseaux, les crabes ou les lézards. Et si les jeunes tortues ont réussi à atteindre la mer, leur calvaire n’est pas encore fini puisque ce sont les poissons, les poulpes et les oiseaux marins qui essayent cette fois de les gober.
Les lumières artificielles
L’un des plus grands dangers menaçant les nouveau-nés est provoqué par les lumières artificielles. Lorsqu’une tortue marine sort de l’œuf, son instinct la pousse à se diriger vers la source de lumière la plus lumineuse, normalement le soleil ou la lune, pour aller directement vers l’océan. Malheureusement, les lumières des villes et des hôtels qui ont poussé rapidement le long des côtes attirent malgré elles les tortues désorientées. Confus et perdus, les nouveau-nés ne parviennent que trop rarement à se diriger vers l’océan.
L’interférence magnétique
Des grillages métalliques sont souvent utilisés pour protéger les nids et les œufs de tortues de leurs voraces prédateurs. Malheureusement, le « compas » magnétique des bébés (sorte de sens qui leur permet de s’orienter et de retrouver le site de ponte de leur naissance), pourrait être perturbé par les interférences électromagnétiques provoquées par ces grillages en fer. Pour l’instant, l’on ne connaît pas encore les effets sur le long terme de ces grillages sur les tortues marines. Il faudra attendre encore quelques années avant d’en observer les conséquences et le succès éventuel, lorsque les tortues atteindront l’âge adulte. Ces animaux marins pourraient aussi être affectés par le champ magnétique des câbles électriques, des résidus de fer, des digues en acier ou d’autres activités humaines.
Les déchets en plastique
Les tortues confondent les sacs plastiques avec les méduses via Shutterstock
Les déchets en plastique polluent nos océans, c’est une catastrophe que l’on ne cesse de dénoncer. Les sacs plastiques sont particulièrement dangereux car les tortues les confondent avec les méduses, dont elles se nourrissent habituellement. En les ingérant, les tortues marines s’étouffent.
Le tourisme
Le tourisme aussi représente une grave menace. En effet, les touristes raffolent des sites de ponte des tortues pour les observer et les prendre en photo. Ce tourisme de masse dégrade l’habitat des tortues marines et met en danger leur survie. Récemment au Costa Rica, le comportement de certains touristes prenant des selfies avec des tortues a été vivement critiqué et dénoncé.
La pêche
Selon Futura Sciences, plus de 8 millions de tortues auraient été tuées ces vingt dernières années par des bateaux de pêche et leurs larges filets qui attrapent tout sur leur passage, même les tortues marines. Coincées dans ces filets, les tortues sont privées d’air et se noient. Elles peuvent également avaler par inadvertance des hameçons tranchants, très dangereux pour leurs organes vitaux.
Le braconnage et la chasse
Dans de nombreux pays, les tortues sont capturées et tuées pour leur viande, leur peau ou leur carapace. Les œufs, considérés dans certaines cultures comme un mets délicat ou un aphrodisiaque, sont souvent consommés par les humains. Quant aux jeunes tortues, elles sont empaillées et vendues aux touristes. De plus, les écailles, le cartilage et le cuir des tortues sont particulièrement prisés et utilisés dans la confection de bijoux, d’instruments, de souvenirs et d’autres objets divers et variés.
Le réchauffement climatique
Les tortues sont d’ores et déjà affectées par le réchauffement climatique. Avec l’augmentation de la température globale et la fonte des glaces, le niveau de la mer s’élève. Résultat, la surface de plages diminue, ce qui signifie moins d’espace pour les sites de ponte. Le changement climatique pourrait également être responsable de l’amplification des phénomènes météorologiques extrêmes. C’est le cas des tempêtes et des ouragans, plus nombreux et plus violents, et qui provoquent la diminution de la surface des plages ainsi que des glissements de terrain pouvant endommager ou détruire les nids. De plus, l’élévation des températures provoque aussi une élévation des températures du sable, réduisant alors le taux de survie des nouveau-nés. Le réchauffement planétaire provoque également le blanchiment des coraux, nuisant ainsi aux récifs, essentiels pour certaines espèces telles que la tortue imbriquée.
Les maladies
La fibropapillomatose est une maladie de peau qui touche les tortues marines. La majorité des cas a été observée chez la tortue verte et dans tous les océans. Cette maladie peut se manifester sous forme de tumeurs qui peuvent devenir si grosses qu’elles gênent la tortue pour voir, se déplacer ou même se nourrir. Autrefois rare, la maladie est devenue commune. Si les scientifiques ne connaissent pas encore exactement l’origine de la fibropapillomatose, elle est sûrement occasionnée par un virus, et peut-être même liée à l’activité humaine et à la pollution.
Ces faits sont vraiment alarmants ! La situation est urgente puisque dans quelques années certaines espèces, comme la tortue verte, pourraient avoir totalement disparu. À la rédaction, nous espérons que les solutions apportées pour protéger les tortues marines seront efficaces. Et vous, que seriez-vous prêt à faire pour empêcher la disparition de cette sublime espèce ?
Par Noémi Capell, le
Source: Wikipedia
Étiquettes: animaux, extinction, menace, tortues-marines, mer
Catégories: Actualités, Monde, Écologie