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La poursuite du bonheur est un objectif universel, mais souvent mal compris. Nous cherchons constamment à éviter les émotions négatives, les considérant comme des ennemies du bien-être. Cependant, il existe une perspective intrigante qui suggère que ces émotions que nous tentons de fuir pourraient en réalité contenir les clés de notre épanouissement.

Nous avons besoin des humeurs négatives

De nos jours, les psychothérapeutes se tournent principalement vers la psychologie positive, qui se concentre sur les aspects positifs de la psychologie humaine, tels que le bonheur, l’épanouissement, les forces personnelles et les émotions positives, au lieu de se contenter de traiter la détresse des patients. Cependant, cette approche peut présenter des inconvénients.

La psychologie positive propose de vivre dans le présent, de rester optimiste et d’éviter les trois principaux sentiments négatifs, à savoir le regret, la colère et l’inquiétude. Cependant, nous devons également prendre le passé en compte et planifier l’avenir. Or, Le regret nous aide à éviter de refaire les erreurs du passé, tandis que nous inquiéter de l’avenir nous pousse à agir maintenant pour de meilleurs résultats plus tard. En outre, la colère nous permet d’éviter les mauvais traitements et nous motive à respecter nos intérêts. Selon des recherches scientifiques, une certaine colère pendant les négociations pourrait conduire à de meilleurs résultats.

Les recherches démontrent également que les humeurs négatives en général nous rendent plus prudents et moins crédules. A contrario, l’optimisme peut entraîner de mauvaises décisions, comme l’investissement dans des projets risqués. De plus, il peut entraîner un excès de confiance et nous rendre mal préparés aux défis.

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La psychologie positive peut être utilisée à mauvais escient

Les chercheurs indiquent que la psychologie positive a affecté l’élaboration des politiques aux niveaux national et international. Pour mesurer la prospérité d’un pays, les économistes ont par exemple décidé d’adopter une approche plus large du bien-être au lieu de s’en tenir à sa croissance et à son PIB. Cela a abouti à la fausse idée que le bonheur peut être mesuré en demandant simplement aux gens s’ils sont heureux.

Les enquêtes sur le bonheur ne sont pas totalement dénuées de sens. En revanche, l’importance excessive que la psychologie positive accorde au bonheur et l’idée que nous avons un contrôle total sur lui ont des conséquences négatives. Dans un livre récent intitulé Happycracy, l’auteur Edgar Cabanas soutient que cette idée est cyniquement utilisée par les entreprises et les politiciens pour transférer l’entière responsabilité des échecs aux individus en difficulté eux-mêmes.

Enfin, les chercheurs indiquent que la réponse à la question « est-ce que le bonheur est vraiment la valeur la plus importante dans la vie ? » a été donnée il y a une centaine d’années. A l’époque, le philosophe américain Ralph Waldo Emerson a indiqué que « le but de la vie n’est pas d’être heureux. C’est d’être utile, d’être honorable, d’être compatissant, de faire une différence que vous avez vécu et bien vécu. »

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