
L’un des principaux arguments en défaveur du cannabis – surtout en ce qui concerne son usage médical – concerne le fait que ce produit peut provoquer certains effets indésirables, notamment un état de conscience altéré et la dépendance. Cependant, ces problèmes semblent avoir été contournés avec cet analgésique qui s’inspire de cette fameuse drogue.
Les effets indésirables des opioïdes et du cannabis
De manière générale, le traitement prescrit pour soulager la douleur chez les adultes consiste à prendre des médicaments à base d’opioïdes. Si ces médicaments sont utilisés conformément aux recommandations fournies par les professionnels de santé, ils ne posent pas vraiment problème et sont amplement efficaces pour soulager la douleur. Cependant, une mauvaise utilisation de ces médicaments – notamment une utilisation excessive – comporte des risques. Une utilisation régulière de médicaments à base d’opioïdes peut augmenter la tolérance et la dépendance à ce produit, engendrant le besoin de doses plus élevées et plus fréquentes.
Dans le pire des cas, des surdosages d’opioïdes peuvent restreindre la capacité à respirer et ralentir le rythme cardiaque, et cela peut être potentiellement mortel. Étant donné les dangers que représentent les opioïdes, les scientifiques recherchent activement d’autres alternatives, surtout pour le traitement de la douleur chronique et des douleurs aiguës. L’une des alternatives les plus populaires étant notamment le cannabis. Cependant, il s’agit d’un produit très controversé de par sa nature. En effet, en tant que drogue, le cannabis est connu pour ses effets psychotropes et pour ses risques d’addiction.

Un composé synthétique qui s’inspire du cannabis
Pourtant, le cannabis a vraiment beaucoup de potentiel pour le traitement de la douleur. Pour profiter des avantages du cannabis tout en évitant ses effets secondaires nocifs, des chercheurs de l’université de Washington à Saint-Louis et de l’université Stanford ont trouvé une solution qui correspond à ces critères. D’après les résultats de leur étude publiée dans la revue Nature, cette solution prend la forme d’un nouveau composé synthétique qui reproduit une molécule naturelle présente dans le cannabis. Cette découverte exploite les propriétés analgésiques du cannabis sans provoquer d’effets secondaires psychotropes et addictifs.
Le nouveau composé – que les chercheurs ont nommé « VIP36 » – fonctionne en se liant aux récepteurs cannabinoïdes de type 1 (CB1) des cellules nerveuses présentes dans les systèmes nerveux central et périphérique du corps. Autrement dit, il agit exactement comme les cannabinoïdes naturels, et réduit les signaux de douleur en entrant en contact avec ces récepteurs. Cependant, le VIP36 diffère du cannabis sur un point essentiel. Le composé est fonctionnellement sélectif et, in vivo, il reste à la périphérie de la barrière hématoencéphalique. Il faut savoir que les cannabinoïdes naturels provoquent des effets secondaires indésirables lorsqu’ils se lient aux récepteurs CB1 à l’intérieur du cerveau.
Le VIP36 permet de contourner ce problème puisque ce composé se lie uniquement aux récepteurs CB1 situés à l’extérieur du cerveau, atténuant la douleur sans altérer l’humeur ni les fonctions cognitives. La molécule a été conçue grâce à une modélisation informatique avancée, qui a révélé une poche cachée sur le récepteur CB1, jusque-là considérée comme inaccessible. En ciblant cette poche, les chercheurs ont trouvé un moyen de lier le composé aux récepteurs CB1 hors du cerveau tout en réduisant le risque de développement d’une tolérance au médicament. Le composé a d’ores et déjà été testé sur des sujets murins et les résultats sont très prometteurs. Par ailleurs, une étude révèle l’impact environnemental insoupçonné de la culture du cannabis.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: ZME Science
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