L’analyse des données d’une sonde spatiale de la NASA a révélé un triplement de la taille de l’atmosphère de Mars pendant 48 heures fin 2022, en réponse à l’interruption inattendue du vent solaire.
« Vide » de vent solaire
Comparable à un gigantesque réacteur à fusion nucléaire, le Soleil crache un flux ininterrompu de particules chargées. Connu sous le nom de vent solaire, ce phénomène affecte toutes les planètes du Système solaire, qui verraient leur atmosphère disparaître en l’absence de magnétosphère protectrice, détournant les particules entrantes.
Si le vent solaire a tendance à fluctuer, il a surpris les astronomes en s’arrêtant soudainement le 25 décembre 2022. Cette anomalie a été détectée par l’orbiteur MAVEN, dont les instruments ont enregistré une chute de sa densité d’un facteur 100. En conséquence, l’ionosphère et la magnétosphère de Mars ont vu leur taille être multipliée par trois.
Les scientifiques de la NASA, dont les travaux ont été présentés lors de la dernière réunion de l’American Geophysical Union, ont constaté que l’ionosphère était passée d’un état magnétisé à un état non magnétisé, tandis que la région formant l’interface entre le vent solaire et la magnétosphère avait connu une chute drastique de son activité électromagnétique.
Environ deux jours plus tard, le vent solaire est revenu, offrant à l’équipe de la NASA une fenêtre précieuse sur un ensemble de circonstances inhabituelles.
Une interaction rare
Selon l’équipe, la chute spectaculaire observée était due à une interaction rare, impliquant le dépassement d’une section de vent solaire lente par une autre plus rapide, à l’origine de leur compression et de la formation inhabituelle d’une région beaucoup moins dense.
Cet événement inattendu s’est produit à la suite d’une activité solaire accrue, alors que notre astre s’apprête à connaitre le pic de son cycle de 11 ans.
Globalement, de telles observations contribuent à éclairer les interactions entre les planètes et leur astre, et offrent également un aperçu de ce à quoi Mars pourrait ressembler si elle orbitait une étoile « moins venteuse ».
