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— HAKAN AKIRMAK VISUALS / Shutterstock.com

Une équipe internationale de chercheurs dirigée par l’université de Cambridge a récemment obtenu la première preuve non basée sur des données radar de la présence d’eau liquide sous la calotte polaire sud de Mars.

Lacs sous-glaciaires martiens

Comme la Terre, Mars possède d’épaisses calottes de glace d’eau au niveau de ses deux pôles, dont le volume combiné se révèle à peu près équivalent à celui de la calotte glaciaire du Groenland. Si ces gigantesques masses sont criblées de canaux et de lacs sous-glaciaires sur notre planète, on pensait jusqu’à récemment que celles de Mars étaient gelées jusqu’à leur lit en raison des températures beaucoup plus froides.

Présentée comme la preuve la plus solide à ce jour de la présence d’eau liquide sur Mars, la nouvelle étude a utilisé les mesures de la forme de la surface supérieure de la calotte glaciaire effectuées par les altimètres laser de différents engins spatiaux en orbite autour de la planète rouge pour identifier des modèles subtils concernant son épaisseur. Ces derniers se sont avérés correspondre de façon frappante aux prédictions des modèles informatiques concernant la façon dont une masse d’eau sous-glaciaire affecterait la surface.

Publiés dans la revue Nature Astronomy, ces travaux concordent avec les mesures antérieures du radar à pénétration de glace, qui avaient été interprétées à l’origine comme les signes d’une zone potentielle d’eau liquide sous la glace. « Les deux principaux éléments de preuve indiquant la présence de lacs sous-glaciaires sur Terre ont maintenant été trouvés sur Mars », souligne Frances Butcher, de l’université de Sheffield.

L’image de gauche présente la topographie de la surface du pôle sud de Mars, avec le contour de la calotte polaire sud en noir. La ligne bleu clair montre la zone utilisée dans les expériences de modélisation, et le carré vert la région abritant l’eau sous-glaciaire déduite — © University of Cambridge

« La combinaison de ces nouvelles preuves topographiques, des résultats de notre modèle informatique et des données radar rend beaucoup plus probable l’existence d’au moins une zone d’eau liquide sous-glaciaire sur Mars aujourd’hui, ce qui implique que la planète rouge doit encore être géothermiquement active », explique Neil Arnold, professeur à l’Institut de recherche polaire de Cambridge ayant supervisé les travaux.

Des environnements plus habitables par le passé

Si l’eau liquide s’avère être un ingrédient essentiel à la vie, cela ne signifie pas nécessairement que celle-ci existe actuellement sur la planète rouge. « Pour rester liquide à des températures aussi basses, l’eau située sous le pôle sud devrait être très salée, ce qui rendrait difficile toute vie microbienne », souligne Butcher. « Toutefois, cela permet d’espérer qu’il existait des environnements plus habitables dans le passé, lorsque le climat était moins impitoyable. »

Fin septembre, la NASA avait de son côté annoncé la découverte par le rover Perseverance d’une surabondance de molécules organiques sur Mars, rendant le delta asséché qu’il explore actuellement propice à la recherche de potentiels signes de vie ancienne.

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