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Un manuscrit médiéval redécouvert offre une nouvelle tournure à la légende du roi Arthur

Datant du XIIIe siècle et trouvé par hasard, il dévoile une autre facette de Merlin, le magicien qui conseillait le roi de Camelot

Nous avons tous déjà entendu parler de la légende du roi Arthur. Bien qu’Arthur tienne le rôle principal dans cette histoire, il y a un personnage tout aussi inoubliable : Merlin. Rappelons que d’après l’histoire populaire, Merlin est le magicien et le sage conseiller du roi. Cependant, il semblerait qu’il existe une autre version du conte…moins enjolivée.

Un manuscrit écrit en France

En 2019, un bibliothécaire du nom de Michael Richardson, travaillant à l’université de Bristol, a découvert de mystérieux morceaux de parchemin collés dans un livre datant du XVe siècle. Il s’avère que ces morceaux de parchemin sont des pages âgées du XIIIe siècle. Plus encore, ces fragments de manuscrit racontent une version alternative de Merlin, le célèbre magicien conté dans la légende arthurienne.

Ces écrits, surnommés Bristol Merlin, ont été traduits par des historiens qui ont retracé les origines médiévales des pages. En fait, ce manuscrit ferait partie d’un groupe de textes dénommé « Cycle de la Vulgate » ou « Cycle Lancelot-Grail ». En analysant l’écriture manuscrite, les chercheurs ont déterminé que quelqu’un dans le nord ou le nord-est de la France avait écrit ce texte entre 1250 et 1275, soit peu de temps après l’écriture du premier volume du Cycle de la Vulgate, qui s’est faite entre 1220 et 1225.

Des versions qui ont évolué au fil du temps

La British Library explique que la légende du roi Arthur est apparue pour la première fois dans une histoire de la Grande-Bretagne écrite entre 829 et 830. Ce texte décrit Arthur comme un chef de guerre ou un soldat chrétien. Plus tard, à partir du XIIe siècle, de nouveaux récits ont ajouté de nouveaux éléments à la légende, comme le fait qu’Arthur ait été suivi par Merlin. D’ailleurs, un écrivain anglais appelé Thomas Malory a compilé les histoires les plus connues dans un livre intitulé « Le Morte d’Arthur » au XVe siècle.

Apparemment, en 1520, ces pages récemment retrouvées étaient dans une pile de rebuts dans une librairie britannique où elles étaient utilisées comme documents de reliure pour un texte de philosophie français. Puis, des chercheurs avancent que ce livre a probablement été transporté à Bristol en 1613 par l’archevêque de York, Robias Tobias. Ce dernier a co-fondé la bibliothèque et a rassemblé de nombreux livres qu’il a laissés à la bibliothèque après sa mort en 1628.

Les fragments médiévaux font référence à la relation entre Merlin et la Dame de l’eau

D’après Smithsonian Magazine, ce texte est probablement resté à la bibliothèque jusqu’à ce que Richardson le découvre récemment. Désormais, les chercheurs ont publié la traduction de ces fragments dans un livre intitulé The Bristol Merlin : Revealing the Secrets of a Medieval Fragment.

Comme l’expliquent les chercheurs, dans la plupart des manuscrits de la version la plus connue, Viviane, la Dame du lac, jette un sort par lequel trois noms sont écrits sur son aine qui empêchent Merlin de coucher avec elle. D’autres manuscrits moins connus déclarent que ces noms ont plutôt été écrits sur un anneau.

Tandis que les fragments disent que les noms ont été écrits sur une bague qui empêchent aussi quiconque de lui parler. Ainsi, déclarent les chercheurs, « le Bristol Merlin se débarrasse des connotations impudiques en supprimant la référence à la fois à l’aine de Viviane et à l’idée que Merlin couche avec elle ».

Une autre facette de Merlin

Il faut effectivement savoir que si l’image actuelle de Merlin est celle d’un sage conseiller, les premières versions de l’histoire traçaient plutôt l’image d’un voyant moralement douteux et même d’un garçon effrayant dont le père est un démon, rapporte Smithsonian Magazine.

Cependant, au risque de briser l’image que nous avions de Merlin, les chercheurs soulignent qu’« avec les textes médiévaux, le droit d’auteur n’existait pas. Donc, si vous étiez un scribe copiant un manuscrit, rien ne vous empêchait de changer un peu les choses. » Avec les 200 versions du Cycle de la Vulgate qui existent, il se peut ainsi que des scribes ont révisé le texte accidentellement ou intentionnellement.

Par Arielle Lovasoa, le

Source: Smithsonianmag

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