Une récente étude scientifique publiée dans Le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) révèle que moins de 10 % des personnes diagnostiquées de la maladie de Lyme souffriraient vraiment de cette maladie. Explications.

Qu’est-ce que la maladie de Lyme ?

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse non contagieuse. Pour l’homme, la transmission se fait uniquement par piqûres de tiques. La bactérie borrélie (Borrelia burgdorferi) présente dans la tique est responsable de la contamination. Présentes dans les parcs, forêts et jardins, entre 5 à 20 % des tiques sont porteuses de la maladie. Elle est d’origine bactérienne, et comme dans la plupart de ces cas, elle se traite par des antibiotiques. Cette maladie peut affecter divers organes, et peut avoir des manifestations cutanée, rhumatologique et neurologique.

Même si la maladie de Lyme est de plus en plus répandue, elle est toujours considérée comme une maladie rare avec environ 43 cas pour 100 000 habitants en France. Actuellement, le problème de prise en charge se situe dans le diagnostic. En effet, il peut être difficile de poser un diagnostic correct puisqu’elle présente de nombreux symptômes généraux, c’est-à-dire qu’ils se manifestent pour de nombreuses autres pathologies.

Une récente étude relance le débat

L’étude portait sur 301 patients qui ont une borréliose présumée : 90 % des personnes prétendument malades ne seraient en fait pas touchées. Autre constat : “80 % des patients ont été diagnostiqués avec une autre maladie (psychologique, rhumatologique, neurologique ou autre)”. Il y a donc eu une grave erreur médicale, de diagnostic et donc de prise en charge. Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique de Santé publique France, explique que les conséquences de cette mauvaise prise en charge sont graves. Ainsi, il dénonce “une errance diagnostique et thérapeutique de nombreux patients ayant une symptomatologie compatible avec la morsure de tique, des traitements multiples et prolongés dont l’efficacité n’est pas démontrée et le développement d’une offre de diagnostic et de prise en charge alternative sans base scientifique”.

Le traitement donné à ces patients est donc erroné, ou du moins inadapté. Cette étude démontre également un “important sur-diagnostic” et un “sur-traitement antibiotique”.

Les patients ont besoin d’une meilleure prise en charge

Ces résultats alarmants sont donc en faveur du combat des patients, qui militent en rejoignant la Fédération française contre les maladies vectorielles à tiques. Ceux-ci affirment qu’il faudrait accorder le statut de “maladie chronique” à la maladie de Lyme. Présentant toujours de nombreux symptômes après le traitement, ils sont victimes d’errances médicales et jonglent entre différents médecins pour avoir un traitement adapté et efficace.

Le corps médical est lui-même en constant débat sur la question. Certains évoquent d’ailleurs un « scandale sanitaire« . Faute de consensus, la maladie n’est toujours pas considérée comme chronique. Un conflit se pose ici : les patients souffrent continuellement et qualifient donc cette maladie de chronique tandis que les données officielles sur la pathologie ne présentent pas ce facteur.

L’incertitude est donc réelle et devra être traitée plus minutieusement. Jean-Claude Desenclos conclut : « Dans un tel contexte de polémique, il convient en particulier d’analyser la question de la construction des recommandations en matière de prise en charge : peut-on, et si oui dans quelle mesure, prendre en compte les modèles alternatifs en l’absence de faits probants ? »


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Annaparis
Annaparis
4 années

Vous oubliez de parler des malades traités pour des scléroses en plaque ou autres pathologies lourdes, sans succès et sauvés par des médecins ayant reconnu Lyme. Et que dire des malades traités de fous, d’enfants soi-disant autistes et à qui un traitement antibiotique a permis d’améliorer l’état et la vie… Lire la suite »

Stylys
Stylys
4 années

Ce titre est erroné, le test français concernant la maladie de Lyme ne reconnait pas les personnes qui en sont atteintes dans 75 % des cas. En France nous avons en pourcentage très peu de cas déclarés comparé à l’Allemagne qui utilise un autre test et voir dans d’autres pays.