Depuis plus de 60 ans, de nombreux médecins et scientifiques ont pensé qu’il y avait probablement un lien entre la sérotonine et la dépression. Pour cette raison, de nombreux antidépresseurs se focalisent sur cette hormone. Pourtant, il se pourrait finalement que la dépression ne soit pas liée à la sérotonine.
La théorie de la sérotonine pour la dépression
La sérotonine est une substance chimique produite par les cellules nerveuses. C’est notamment une hormone, et un neurotransmetteur qui envoie des signaux entre les cellules nerveuses. Bien qu’elle soit fabriquée par le cerveau, la sérotonine est principalement trouvée dans le système digestif. Mais on la trouve également dans les plaquettes sanguines et dans tout le système nerveux central. En tant que neurotransmetteur, le rôle de la sérotonine est d’aider à relayer les messages d’une zone du cerveau à une autre.
En raison de la large distribution de ses cellules, on pense qu’elle influence une variété de fonctions physiologiques, psychologiques et autres du corps. Sur le plan physiologique, la sérotonine peut affecter le fonctionnement du système cardiovasculaire, des muscles et de divers éléments du système endocrinien. Sur le plan psychologique, elle influence les cellules cérébrales liées à l’humeur, à la fonction sexuelle, à l’appétit, au sommeil, à la mémoire, à l’apprentissage, à la régulation de la température et à certains comportements sociaux.
Pour cette raison, il existe une théorie qui associe la sérotonine à la dépression. L’hypothèse de la sérotonine pour la dépression postule notamment qu’une réduction de la sérotonine conduit à une prédisposition accrue à la dépression. C’est une théorie qui est largement répandue depuis les années 1960. Pour cette raison, de nombreux médicaments pour réduire les symptômes de la dépression sont censés agir sur les niveaux de sérotonine dans le corps. Connus sous le nom d’inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), ces antidépresseurs sont censés augmenter les niveaux de sérotonine dans le cerveau.
Une étude qui fait réfléchir sur les effets réels des antidépresseurs
Jusqu’à présent, le fonctionnement exact de ces antidépresseurs n’est pas connu. Et cela pourrait s’expliquer par le doute qui plane sur lien entre la sérotonine et la dépression. En effet, selon une nouvelle étude réalisée par les chercheurs de l’University College London, il n’existe pas de preuves concrètes pour certifier qu’il existe vraiment un lien entre les niveaux de sérotonine ou l’activité de la sérotonine et la dépression. Pour arriver à cette conclusion – qui est détaillée dans la revue Molecular Psychiatry –, les chercheurs ont mené une revue globale couvrant des décennies de recherche sur la sérotonine et la dépression.
Les résultats suggèrent que la dépression n’est probablement pas causée par un déséquilibre chimique. Cette conclusion est très importante, car elle remet en question le fonctionnement des antidépresseurs pour les patients. « De nombreuses personnes prennent des antidépresseurs parce qu’elles ont été amenées à croire que leur dépression a une cause biochimique, mais cette nouvelle recherche suggère que cette croyance n’est pas fondée sur des preuves », a déclaré Joanna Moncrieff, auteure principale de l’étude, dans un communiqué.
Quoi qu’il en soit, les chercheurs admettent qu’il y a des limites à leurs recherches. Par conséquent, il est important de ne pas exclure complètement la sérotonine comme cause de la dépression. Les chercheurs affirment également que leurs résultats n’impliquent pas que les antidépresseurs ne fonctionnent pas, mais seulement qu’ils ne comprennent pas pourquoi ou comment ils fonctionnent. Autrement dit, d’autres recherches – plus larges et plus approfondies – sur le sujet doivent être menées. Les chercheurs ont également souligné l’importance des différentes prises de décision dans les traitements de la dépression.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: New Scientist
Étiquettes: sérotonine, antidépresseurs, dépression
Catégories: Actualités, Santé
Les chercheurs devraient plutôt se pencher sur la relation entre dépression et hérédité. Autrement dit, chercher le ou les gènes en cause