Le National Health Service a publié ce samedi 29 juin un rapport effarant concernant le dépistage du col de l’utérus et les idées reçues autour de celui-ci, qui peuvent être véritablement dangereuses. En effet, des milliers de femmes lesbiennes mettraient sans le savoir leur vie en danger du fait de ces mythes, intox et idées reçues autour du cancer de l’utérus. 

CE QUE DIT L’ÉTUDE

Le rapport du National Health Service repose sur une enquête menée auprès de 600 femmes de l’ouest de l’Angleterre et révèle l’ampleur d’un mythe très dangereux pour la santé des femmes lesbiennes ou bisexuelles. En effet, alors que toute activité sexuelle est susceptible de transmettre le papillomavirus, qui est la première cause de cancer du col de l’utérus, une femme lesbienne ou bisexuelle sur cinq ne se serait JAMAIS fait dépister. Cela représente 50 000 femmes.

21 % des personnes interrogées pensent que les lesbiennes et les bisexuelles sont moins exposées au cancer du col de l’utérus que les femmes hétérosexuelles, spécifie le rapport. Elles courent donc de ce fait de gros risques pour leur santé. Nous devons également noter que 71 % des femmes âgées de 25 à 64 ans ont été dépistées à intervalles réguliers. En France, et selon l’agence nationale de santé publique, la couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes de 25 à 65 ans est actuellement de 60 %. Cela n’est toujours pas suffisant, selon les médecins.

Michael Brady, médecin et conseiller en santé LGBT+ au NHS, est très clair sur ce point : « L’information trompeuse que les lesbiennes et les bisexuelles n’ont aucun risque de développer cette maladie est l’un des mythes les plus dangereux actuellement, car cela crée un manque de dépistages pour des milliers de personnes (…) le cancer ne discrimine pas. » En France, on compte chaque année 3.000 nouveaux cas et 1.100 décès liés au cancer du col de l’utérus.

Rappelons que ce dépistage est plus que primordial, puisqu’il permet de détecter les signes précoces de modifications cellulaires du col utérin susceptibles de se transformer en cancer.

 Olena Yakobchuk / Shutterstock.com

UN DÉPISTAGE NÉCESSAIRE

Toute personne sexuellement active est donc susceptible de transmettre ou d’être infectée par le papillomavirus. Rappelons que les papillomavirus humains ou PVH sont des virus très communs. Il en existe plus de 150 types : HPV1, 14, 16, 18, etc. Les papillomavirus peuvent infecter la peau et les muqueuses, être responsables de lésions bénignes ou malignes et provoquer des cancers. Il nous paraît d’autant plus dangereux qu’il n’y a pas réellement de symptômes du papillomavirus, même si chez certaines personnes, ils peuvent causer la survenue de verrues et d’herpès.

Le cancer du col de l’utérus correspond au développement d’une tumeur maligne de la muqueuse du col utérin. Dans la majorité des cas, le cancer du col de l’utérus survient après une exposition prolongée au papillomavirus humain (HPV).
Un lien scientifique a été établi entre d’autres facteurs que le HPV et l’apparition du cancer du col de l’utérus :

  • La précocité des rapports sexuels ;
  • La multiplicité des partenaires sexuels : plus le nombre de partenaires différents est important plus la chance d’être exposé au papillomavirus augmente et donc plus on a de risque de développer un cancer ;
  • Le tabac ;
  • L’infection par le VIH (SIDA) ou la prise d’un traitement immunosuppresseur : car dans les deux cas notre système immunitaire est moins performant, ce qui entraîne une perte d’efficacité dans la lutte contre les virus HPV.
  • Le fait d’avoir plusieurs enfants ;
  • La prise de la pilule contraceptive ;
  • Des maladies sexuellement transmissibles : comme l’herpès génital et la chlamydiose.

Le frottis est donc conseillé aux femmes entre 25 et 65 ans, même pour celles qui ont été vaccinées contre les papillomavirus humains, car le vaccin ne protège pas contre tous les types de HPV. Le cancer du col de l’utérus peut être dépisté à un stade précoce, et même être totalement prévenu par la détection des lésions précancéreuses. Ce frottis consiste en un prélèvement de cellules à la surface du col de l’utérus, ensuite analysées à l’aide d’un microscope. L’aspect des cellules ainsi que l’organisation du tissu permettent aux biologistes d’observer d’éventuelles lésions précancéreuses ou la présence d’un cancer du col de l’utérus.

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