Siècle après siècle, les humains ont puisé dans la nature des moyens d’améliorer leur vie et leur santé. Il faut dire que notre environnement naturel a toujours regorgé d’éléments aux vertus exceptionnelles, tant pour la santé que pour le bien-être. L’asticothérapie par exemple, est une technique très ancienne utilisant les larves pour faciliter la guérison de plaies. Des scientifiques américains ont génétiquement modifié certaines larves afin d’accélérer la cicatrisation. SooCurious vous explique ce processus fascinant.
Il faut d’abord savoir que l’utilisation des larves et des asticots dans le processus de cicatrisation des plaies est très ancienne. Technique appelée l’asticothérapie (ou larvothérapie), elle est apparue dès l’Antiquité pour traiter les plaies. Au fil de l’Histoire, la vertu cicatrisante des larves a été employée par les civilisations, notamment en temps de guerre. Les médecins avaient remarqué que les soldats dont les blessures étaient colonisées par certains asticots guérissaient plus vite que les autres.
Les scientifiques américains de Caroline du Nord se sont penchés sur les larves de mouche de l’espèce Lucilia sericata et leur étonnante aptitude à guérir les plaies et les blessures. Ils les ont génétiquement modifiées en laboratoire pour qu’elles arrivent à sécréter un facteur de croissance humain propre à la cicatrisation et au nettoyage des plaies humaines. De base, les larves de la Lucilia sericata (la mouche verte) se nourrissent des tissus morts et laissent les tissus sains. Les jeunes larves produisent un composé anti-microbien qui nettoie les plaies. Si cette technique a toujours fait ses preuves, elle n’était pas le moyen le plus rapide jusqu’à présent. C’est pour cela que les chercheurs ont modifié génétiquement les larves : afin que la cicatrisation soit plus rapide.
Les chercheurs ont trouvé depuis un certain temps qu’une certaine molécule de croissance nommée BB permet aux cellules de se multiplier plus vite. Cette molécule est également efficace pour la guérison des blessures. Jusqu’à présent, plusieurs insectes avaient été utilisés pour sécréter ce type de molécule, mais jamais les larves. Pour ce faire, les scientifiques de l’université de Caroline du Nord ont utilisé deux techniques différentes.
Un premier groupe de larves a été chauffé à 37 °C pour produire le facteur de croissance et un second a simplement subi un régime alimentaire affranchi de la présence de la tétracycline (antibiotique). Il s’avère que le second groupe est le seul à avoir réussi à sécréter correctement ce facteur de croissance. Pour le moment, les larves modifiées n’ont pas été employées sur des blessures. Toutefois, les chercheurs se veulent optimistes sur leur capacité à soigner efficacement et en peu de temps.