Nouveau record battu pour la Tesla Model S 100D. Des conducteurs italiens sont parvenus à rouler plus de 1000 km sans recharger la batterie. Une prouesse de bon augure pour la compagnie d’Elon Musk.


Les dessous d’un record

1078 km, c’est quasiment la distance entre Paris et Berlin. Le tout a été effectué d’une traite par les conducteurs du club italien Tesla Owners Italia. C’est une nouvelle preuve que l’autonomie de 632 km définie par le constructeur peut être dépassée. Les pilotes ont ainsi battu le précédant record de 901 km établi par des conducteurs belges sur une Tesla Model S P100D en juin. Mais n’essayez pas de le reproduire vous-même pour partir en vacances, vous risqueriez d’être très déçu.

En effet, cette prouesse a été réalisée dans des conditions optimales. Car la technique utilisée pour ce faire est celle de l »‘hypermiling » : pour consommer un minimum d’énergie, la voiture roule à une vitesse constante en sollicitant le moins possibles l’accélérateur et les freins. En outre pour battre les belges, les italiens avaient repéré la route parfaite. Cette ligne droite d’une douzaine de kilomètres a été parcourue plus de 80 fois par les 4 pilotes qui se relayaient pendant près de 30 heures, le tout a une vitesse de 40 km/h. Bref, des conditions totalement abstraites par rapport à l’usage habituel que l’on peut faire d’un tel véhicule.

Tesla Model S, la berline électrique du constructeur californien.


L’inévitable essor de la voiture électrique

L’autonomie de la batterie est à ce jour l’obstacle principal au développement de la voiture électrique. Mais ce segment de marché représente assurément l’avenir. D’abord parce que les problèmes majeurs de pollution sont insolubles autrement : les transports représentent une part importante des émissions de CO2 dans le monde. Or, les pays en développements restent friands de la voiture individuelle. Pire, les particules fines rejetés par la combustion du carburant (notamment le diesel) sont responsables d’une véritable épidémie de maladies respiratoires qui provoque des dizaines de milliers de décès chaque année.

Les politiques s’emparent progressivement du problème. On peut évoquer l’initiative des taxis électriques à Londres et Bruxelles. Ou l’exemple de la Californie, qui impose d’ores et déjà un quota de véhicules propres aux constructeurs. L’Union Européenne, malgré les pressions du leader allemand qui freine des quatre fers pour protéger ses puissants constructeurs automobiles, évoque de telles mesures d’ici à 2025. En Chine, champion mondial de la pollution, la voiture électrique est prise très au sérieux : le pays est le premier marché mondial, et le champion du secteur est le constructeur de Shenzen BYD avec 60 000 modèles vendus chaque année.

Le smog en Chine. Au pays de la pollution, on prend très au sérieux la voiture électrique.


La bataille de la voiture électrique

Au-delà de la réussite technologique, ce record devrait être profitable commercialement pour Tesla Motors. La firme de Palo-Alto fondée en 2003 par l’inénarrable Elon Musk a d’emblée misé sur le tout électrique. Son ambition : produire 500 000 véhicules par an à partir de l’an prochain. L’américain a très tôt parié sur l’épuisement progressive du pétrole et donc l’augmentation inévitable des prix de l’essence qui finiront par rendre la voiture électrique compétitive. Suite au succès de ses premiers véhicules lancés en 2008, la concurrence a très vite cherché à ne pas se faire distancer. D’autant que l’impressionnante capitalisation boursière de Tesla Motors prouve que les investisseurs croient en son modèle.

Renaud-Nissan, BMW, General Motors… Tous sont dans les starting-blocks pour se positionner sur le marché de la voiture du futur. Mais comme le montre une nouvelle fois ce record, l’avance technologique de Tesla pourrait bien être décisive, à seulement quelques mois du lancement de son nouveau modèle, la Tesla Model 3, déjà pré-commandée à près de 500 000 exemplaires. Son PDG s’en frotte déjà les mains.

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