Les préjugés contre les musulmans se multiplient. Une femme, du nom de Kristina Palten a donc couru à travers l’Iran, sur plus de 1841 kilomètres, pour contrer les idées reçues. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat de son marathon fut bénéfique.

Kristina Palten, une féministe curieuse

La coureuse suédoise n’en est pas à sa première aventure. En 2013 déjà, Kristina Palten a couru 3262 kilomètres entre la Turquie et la Finlande. Autrement dit, elle a traversé 8 pays. Son message ? « Si Rune Larsson (ndlr un coureur suédois né en 1924, décédé en 2016) peut traverser les Etats-Unis, pourquoi nous ne pourrions pas courir, nous les vieilles femmes ? ». Ses motivations féministes sont le feu qui l’animent. Elle a également parcouru 322 kilomètres, durant 48 heures, sur un tapis roulant, devenant ainsi la championne du monde de cette discipline.

Dans une interview donnée à Middle East Eye, elle confie avoir de « nombreuses raisons« , autres que féministes, pour débuter ce voyage. « Selon moi, les gens ont de plus en plus peur ». En cause ? Le terrorisme et la vague de réfugiés, qui inquiètent l’Europe. « Lorsque j’ai peur de quelque chose, cela me fait sentir mal. Rien de bon ne peut advenir dans un monde qui se ferme sur sa peur », déclare-t-elle. Elle souhaite donc exposer la vérité. Kristina Palten se demandait en effet ce qu’il adviendrait d’une femme courant seule dans un pays islamique. L’Iran est un pays gouverné par des lois pénales islamiques. Malgré les demandes de son entourage, qui la suppliait de ne pas y aller, la suédoise a répondu : « La nature est belle et que les gens sont généreux et bons ».

Un parcours très difficile

Sur 58 jours, Kristina Palten a parcouru l’Iran, la Turquie et le Turkménistan, vu les paysages de la mer Caspienne mais aussi les montagnes enneigées de la région. Avec 37 kilomètres parcourus par jour, la suédoise ne s’est pas décontenancée sur les chemins escarpés. La distance parcourue, impressionnante, n’est rien face aux températures qu’elle a expérimentée, du froid glacial à près de 45°C.

Son seul compagnon ? « Baby Blue », soit le nom qu’elle a donné à sa poussette. Chargée avec 25 kilos d’affaires, comprenant une tente, un sac de couchage, des livres et un kit de réparation de voiture, Baby Blue a dû l’aider tout du long des 1841 kilomètres parcourus.  De plus, la tenue vestimentaire imposée dans les pays islamiques est différente. Alors que la femme de 44 ans courre d’habitude en short et en t-shirt, la loi en Iran l’oblige à porter un pantalon long, une veste à manches longues et une casquette.

Un voyage plein d’humanisme

Si les premiers jours de son voyage, la suédoise a pris peur et a trouvé le trajet insurmontable, le parcours s’est adouci avec le temps. Ce dont elle avait le plus peur ? Le manque de nourriture. En effet, chaque ville et bourgade était séparée de plusieurs dizaines de kilomètres.

Difficile donc de trouver de la nourriture en plein milieu d’un paysage où les 50 degrés Celsius sont fréquents. Mais elle a trouvé du soutien là où elle ne s’y attendait pas : son blog fut traduit en persan et 4 iraniens l’ont interviewée pour la télévision locale. Suite à cela, 40 à 50 personnes se sont réunis sur les réseaux sociaux pour la suivre et lui apporter de l’aide inattendue. 34 foyers l’ont accueillie, tous lui ont offert nourriture et protection. Passants et conducteurs s’arrêtaient près d’elle pour lui donner du pain ou de l’eau.

Un important soutien de la part des locaux

Un jour, 8 femmes l’attendaient dans leur maison pour la remercier de son état d’esprit, qu’elles pouvaient deviner en lisant son blog. Elles lui ont donné une peinture avec une montagne, représentation de la persévérance, une fleur de lotus, montrant sa beauté, et le soleil en arrière-plan, symbole de la grâce de Dieu. Les policiers, quant à eux, lui ont offert du thé chaud, une veste réfléchissante et même une escorte alors qu’elle franchissait la ligne d’arrivée.

Kristina Palten a donc terminé ce voyage de la plus belle des manières. Elle a démontré la générosité des populations auxquelles elle a rendu visite, et a pu dépasser encore une fois ses propres limites. La suédoise, forte de son voyage, prépare d’ailleurs un livre et un documentaire sur celui-ci. Son seul message aux iraniens, qui l’ont tant accueillie ? « Soyez fiers de votre générosité !« .

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