Menée aux États-Unis, cette étude révèle les conséquences du manque de sensibilisation à l’égalité des genres chez les adolescents, se traduisant par un risque beaucoup plus élevé de comportements violents et déplacés.

Des comportements répandus

Entre août 2015 et juin 2017, des chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Pittsburgh ont invité 866 garçons, âgés de 13 à 19 ans et issus des quartiers défavorisés de la ville, à répondre, de manière anonyme et en dehors du cadre scolaire ou hospitalier, à un questionnaire destiné à évaluer les conséquences du manque de sensibilisation à l’égalité des genres. Et il s’est avéré que parmi les 619 adolescents interrogés ayant déclaré avoir déjà eu un « rendez-vous amoureux », un tiers d’entre eux reconnaissait avoir eu un comportement violent ou déplacé envers une personne qu’ils fréquentaient au cours des neuf mois précédents.

Présentée dans l’American Journal of Preventive Medicine, cette étude a également montré que les garçons qui voyaient leurs pairs adopter des comportements physiques (gestes déplacés) ou verbaux (remarques sur le corps) irrespectueux à l’égard du sexe opposé présentaient un risque deux à cinq fois plus élevé de reproduire de tels schémas. Le harcèlement sexuel, qu’il y ait ou non fréquentations, était répandu, avec 485 des garçons interrogés (56 %) estimant s’y être déjà livrés. Il s’est par ailleurs avéré que 587 des sondés (68 %) avaient déjà été impliqués dans des bagarres.

— Motortion Films / Shutterstock.com

« Remettre en question les normes sociales et les notions de genre sexistes »

« Le mouvement #MeToo a mis en lumière l’omniprésence de la violence sexuelle et des comportements désobligeants à l’égard des femmes dans notre société, et ces résultats soulignent l’importance du fait d’être ou d’avoir été témoin de harcèlement sexuel et de violence et l’impact que cela peut avoir sur les garçons adolescents », estime Elizabeth Miller, auteure principale de l’étude et professeure de pédiatrie à l’université de Pittsburgh.

Il s’est par ailleurs avéré que 75 % des garçons sondés admettaient se livrer régulièrement à des plaisanteries homophobes, et que de tels comportements étaient aussi répandus chez les adolescents ayant déclaré avoir des attitudes plus respectueuses vis-à-vis du sexe opposé. « C’est une constatation troublante et déconcertante, qui souligne le fait que ce type de remarques sont si courantes qu’elles sont perçues comme une forme d’interaction acceptable avec leurs pairs », avance Alison Culyba, membre du service pédiatrique de l’Hôpital pour enfants de Pittsburgh.

« Nous devons transformer ces résultats en une opportunité d’apprendre aux adolescents à remettre en question les normes sociales et les notions de genre sexistes, ainsi qu’à mettre fin aux comportements irrespectueux et nuisibles de leurs pairs », conclut Elizabeth Miller.

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4 années

La nature est injuste(on ne choisit pas sa famille, ni son genre) mais l’être humain se bat contre l’injustice.

sergeB from Mars
sergeB from Mars
4 années

Pas d’accord mon père tapait ma mère quand j’étais tout jeune depuis que j’étais pré adolescent et je ne tape pas ma femme, je viens d’apprendre que je ne suis pas normal ? encore une approximation que certaines féministes avec des orientations sexuelles particulières veulent nous faire croire que 2… Lire la suite »