Aller au contenu principal

Contrairement aux idées reçues, jeter les épluchures dans la nature peut être nocif

Elles peuvent entraîner une modification profonde des écosystèmes et dans certains cas, engendrer la mort d'animaux

Contrairement aux idées reçues, jeter une peau de banane ou un trognon de pomme dans la nature n’est pas forcément inoffensif pour l’environnement. Cela pourrait même, à l’inverse, lui être nuisible. C’est le message lancé par les gardes du parc national de Glacier, dans le Montana, au nord-ouest des États-Unis.

Une décomposition plus lente qu’il n’y paraît

Les rangers de ce parc national, situé à la frontière canadienne, et considéré comme une « réserve de biosphère » inscrite au patrimoine de l’Unesco, incitent sur leur page Facebook les visiteurs à emporter plutôt leurs déchets avec eux.

Et pour cause : selon eux, « ces aliments naturels ne se décomposeront pas rapidement. Si les animaux ne mangent pas ces déchets alimentaires, leur décomposition demandera plus de temps que vous ne le pensez. » Un processus de décomposition qui pourrait prendre « plusieurs années » en fonction de l’environnement dans lequel ils sont jetés.

Malgré leur nature biodégradable, les peaux de banane peuvent mettre deux ans à disparaître de la surface de la Terre, contre huit semaines pour un trognon de pomme. « Personne ne veut voir vos déchets de nourriture se décomposer pendant leur visite au parc national », insistent les gardes forestiers. En plus de ces préoccupations esthétiques, les déchets dits « naturels » pourraient s’avérer dangereux pour la faune et la flore du parc.

Une faune mise en danger par ces déchets biodégradables

En effet, un grand nombre de ces produits alimentaires que nous consommons ne sont « pas si naturels » s’ils ne proviennent pas de l’endroit où ils sont jetés. « Si la faune sauvage les mange, ils ne seront probablement pas bien digérés car les animaux ne sont pas accoutumés à cette nourriture », et les graines des fruits et légumes pourraient en conséquence faire pousser des plantes non locales.

Enfin, cette pollution peut mettre en danger les animaux, en les dirigeant vers des endroits dangereux, où ils ne sont pas censés être aperçus. « Par exemple, si vous jetez le reste de votre pomme par la fenêtre de votre voiture, cela peut inciter les animaux sauvages à venir chercher leur nourriture le long des routes. Et plus ils passent de temps près des routes, plus ils courent le risque de se faire percuter par une voiture ! »

En France, c’est l’Office national des forêts qui a lancé une alerte similaire, ciblant les déchets verts comme les feuilles mortes, les tailles de haies et d’arbustes ou les tontes de gazon.

Il alerte en effet sur les conséquences de ces rejets, qui peuvent asphyxier les sols, ou même entraîner une modification profonde de la faune et de la flore du milieu, en faisant par exemple apparaître des espèces de faune opportuniste comme les sangliers, ou de favoriser le développement de plantes invasives nuisibles à la végétation autochtone. Dans cette alerte, l’ONF rappelle que jeter ses déchets verts en milieu naturel est passible de 30 à 1 500 euros d’amende, et invite les locaux à préférer les déchèteries ou à réutiliser ces déchets pour en faire du compost domestique.

Par Alice Mercier, le

Source: Geo

Étiquettes: , , , , , , ,

Catégories: ,

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *