
Si archéologues et chercheurs ont identifié les vestiges ou des preuves solides des six autres merveilles du monde antique, l’existence même des jardins suspendus de Babylone est aujourd’hui largement discutée.
Des jardins à la végétation exotique
Ces structures élaborées en terrasses, où poussaient de nombreuses espèces d’arbres et de plantes exotiques, auraient été bâties au VIe siècle avant notre ère par le roi Nabuchodonosor II, afin de rappeler à son épouse, Amytis de Médie, la végétation luxuriante de ses terres natales et d’illustrer la grandeur de l’Empire néo-babylonien.
À ce jour, les connaissances concernant ce supposé site antique proviennent de sources anciennes controversées. Il n’est jamais évoqué par l’historien grec Hérodote, ayant beaucoup écrit sur Babylone au cours du Ve siècle avant notre ère, ou d’autres érudits célèbres de la même époque.
Les jardins suspendus de Babylone se distinguaient des six autres merveilles antiques sur le plan géographique. Alors que ces dernières étaient proches du littoral méditerranéen, la cité mésopotamienne se trouvait sur l’Euphrate, à une centaine de kilomètres au sud de l’actuelle Bagdad, capitale de l’Irak.

Entre 1899 et 1917, des fouilles dirigées par Robert Koldewey ont conduit à la mise au jour des vestiges de plusieurs structures massives dans la région, incluant ce qu’il pensait être les fondations des légendaires jardins à l’angle du Palais Sud. Selon l’archéologue allemand, ces murs épais semblaient avoir été conçus de manière experte afin de supporter leur poids, tandis que la présence d’anciens puits suggérait un système d’irrigation avancé.
Ninive plutôt que Babylone
Aujourd’hui, la plupart des historiens rejettent la théorie de Koldewey et pensent qu’il s’agissait plus probablement d’un vaste entrepôt. Au cours des décennies suivantes, de larges pans de la cité antique ont été fouillés, sans qu’aucun témoignage clair des mythiques jardins ne soit identifié.
Remontant au milieu des années 1990, les travaux de Stephanie Dalley, de l’université d’Oxford, suggèrent que les jardins auraient été construits à Ninive, dans le nord de la Mésopotamie, correspondant à la région de l’actuelle ville irakienne de Mossoul, par les Assyriens et non leurs rivaux du sud.
D’après la chercheuse, plusieurs textes cunéiformes babyloniens et assyriens évoquaient des structures comportant des systèmes d’irrigation complexes (aqueducs et dispositifs de pompage), érigés durant le règne de Sennachérib. Suite à la conquête de la capitale du royaume babylonien par les Assyriens en 689 avant notre ère, Ninive avait par ailleurs été surnommée la « nouvelle Babylone ».

Bien évidemment, la découverte de vestiges physiques sera nécessaire pour confirmer leur existence passée. À ce jour, la seule des sept merveilles du monde antique toujours debout est la grande pyramide de Gizeh, en Égypte.